La raison pour laquelle je ne devrais pas accepter de "juste prendre un café" avec elle. [Ft.Miranda]

Les samedis après-midi, c'est cool. En général. En plus aujourd'hui le ciel est bleu, les oiseaux chantent, tralala tout va bien dans le meilleur des mondes.
Pendant ce temps je suis toujours un vieux con tout seul et condamné à vivre en colocation avec un ours vert testostéroné. Et j'ai ma race de copies à corriger.
Heureusement que j'aime mon métier. Parce que c'est pas pour voir les sales gueules boutonneuses des ados que je me lève le matin, c'est moi qui vous le dit.

Enfin bref. Le week-end c'est fait pour se détendre et c'est bien ce que je comptais faire. C'était bien parti avant que je reçoive un sms de Miranda.
Jusque-là tout va bien, me direz vous mais bon. Miranda elle est sympa et tout, mais parfois ses plans sont relativement foireux. Comme la fois où toute la haute société de la capitale nous a pris pour des gangters à la piscine (enfin c'était drôle jusqu'à ce que je me rappelle que j'avais une côte cassée).

Vu que j'ai rien de mieux à faire je me dis que je vais arrêter de faire mon antisocial un peu et aller au café des anges, puisqu'elle insiste tant. Me voilà donc en chemin pour la rejoindre. Pourquoi est-ce qu'elle demande pas plutôt à son copain de venir, j'en sais rien mais bon. Leur vie de couple, je m'en balance un peu. Ils sont tellement compliqués parfois. Ce qui est clair c'est que dès que je peux, je me casse de cet appartement miteux partagé avec le gorille. Il est sympa mais si déjà je préfère vivre tranquille, loin de leur vie de couple. J'ai rien contre mon célibat, mais c'est tellement lourd de tenir la chandelle de ces deux-là. J'en vomirais presque.

Quand je les vois, j'espère vraiment qu'on était pas aussi chiants avec Jade pour notre entourage. Si c'est le cas, je suis presque content d'avoir perdu les jumeaux de vue pendant cette période. Ils en auraient craché des paillettes.

Putain il fait chaud. Sérieux, il est passé où le printemps ? C'est la canicule en mai, quelle horreur. Je hais avoir trop chaud. J'ai beau être en calbut en étoile de mer sur le parquet d'un pièce privée de soleil depuis 6 mois, j'arrive toujours pas à être productif. Au moins le froid ça se combat par l'apport de pull et de boissons chaudes. En plus la chaleur c'est sale. Ou plutôt : ça rend sale.
La transpiration c'est dégueulasse. Ca pue et c'est aussi désagréable pour soi que pour autrui.

Du coup, je porte le minimum syndical. C'est à dire un bermuda, un débardeur et des lunettes de soleil. Si j'avais encore été au lycée, j'aurais même pas eu la décence de garder le haut. Le truc c'est que je devrais être un adulte responsable donc autant faire semblant. Je sors prendre un verre, pas pécho des mineures. Rien que l'idée me répugne.

Fidèle à moi-même, j'arrive 5 minutes en avance. Il ne me faut pas longtemps pour repérer la chevelure proéminente de ma collègue et amie. C'est vachement discret comme attribut, passe-partout. Je la rejoins et m'installe avec elle.
Elle m'a l'air de bonne humeur. Est-ce que c'est bon signe ?

-Salut.

J'enlève mes lunettes de soleil avant de continuer.

-Alors, quoi de neuf ? Il paraît que tu voulais parler de quelque chose d'important ? Je te jure que si t'as un problème avec Alex je me casse, hein.

Je doute fortement de la véracité de cette hypothèse.
Mais j'espère que mon déplacement valait la peine quand même.

Les amis, c'est génial. Je n'en ai pas beaucoup (à dire vrai, ils se comptent sur les doigts d'une main) certes, mais ça n'enlève pas leur qualité. Aujourd'hui, Jun va m'aider dans une tâche ardue et essentielle. À 30 ans, il est toujours célibataire, il est tant de changer ça. Et la vilaine Kristal est toujours célibataire et un prédateur potentiel pour Alex. Ils sont amis (même si j'ignore comment) et bientôt, ils seront un peu plus que cela. Assise sur la terrasse du café des anges, je profite de l'attente pour prendre un petit bain de soleil.

Je suis en mini short taille haute couleur anis avec un petit débardeur blanc, les cheveux relevés en chignon dévoilant ainsi mon tatouage sur l'omoplate. Actuellement, seul mon nouveau sur le bas du dos n'est pas visible. Cela attire l'attention des autres clients qui me détaillent de la tête aux pieds mais je ne rougirais pas. À 23 ans c'est tout à fait légal de se tatouer et je fais ce que je veux.

"Salut." Jun vient d'arriver, je lui adresse un sourire en remontant mes lunettes de soleil sur ma tête. "Alors, quoi de neuf ? Il paraît que tu voulais parler de quelque chose d'important ? Je te jure que si t'as un problème avec Alex je me casse, hein." Je hausse les sourcils et esquisse une moue. Pour qui me prend-il ? "Tout va très bien avec Alex. Ce n'est pas ça qui est important. Et quand tu sauras, tu me remercieras d'être ton amie." En soupirant je secoue la tête avant de la poser dans le creux de ma main.

Accoudée comme cela à la table, j'appelle un serveur qui vient prendre notre commande. Je choisis un milkshake banane fraise et une glace à la pistache et attends que Jun est passé sa commande pour continuer mon discours. "Aujourd'hui, moi, Miranda, ta grande amie, me suis inquiétée pour toi. Et oui Jun. Ce qui m'inquiète c'est ton célibat." Mon autre main vient toucher son bras tandis que je lui adresse un petit sourire. "À 30 ans, ça va commencer à être dur de trouver l'élue de ton coeur, tu ne crois pas ?"

J'adore sa tête quand elle se vexe. Franchement, rien de mieux pour s'occuper que de la taquiner de temps en temps. Elle réagit toujours très... bien.

-Tout va très bien avec Alex. Ce n'est pas ça qui est important. Et quand tu sauras, tu me remercieras d'être ton amie.

Je n'aime pas du tout l'expression sur sa tête. Ou alors c'est peut-être son égocentrisme qui m'a percuté un peu trop fort. Elle est irrattrapable celle-là.
Des fois je me demande vraiment si j'arrive qu'à être pote avec des gens pires que moi. Pour l'instant c'est le cas en tout cas. C'est pas pour me jeter des fleurs mais c'est ce que je pense en toute subjectivité.

Enfin bref. Nous commandons nos boissons. Miranda a toujours des goûts de chiotte, ça ne change pas. Oui oui, on dit "je n'aime pas" pas "c'est de la merde" mais franchement. C'est quoi cette boisson de femmelette ? Même pas en fait, c'est une boisson de collégienne.
En tout cas, je me prends un bon vieux cocktail des familles parce que les milkshakes c'est vraiment pas pour moi.

-Aujourd'hui, moi, Miranda, ta grande amie, me suis inquiétée pour toi. Et oui Jun. Ce qui m'inquiète c'est ton célibat.

Bon ok. Je me casse maintenant où j'attends la fin de sa diarrhée verbale ?
Si y a bien un sujet qu'il faut pas aborder en ce moment c'est ça. J'ai 30, et alors ? Je suis très bien tout seul. J'ai qu'à finir homme à chats. Ca me va très bien. Je deviendrais le vieux con aigri tout seul. Et je le vivrais très bien je pense.

Je ne suis pas impressionné du tout. Je la fixe avec ma classique bitchface.

-À 30 ans, ça va commencer à être dur de trouver l'élue de ton cœur, tu ne crois pas ?

Je l'ai déjà trouvée. Mais vu que je t'aime bien je censure le "conasse" qui ponctuerait très bien ma pensée. Je croise les bras.

-Tch. Mais de quoi j'me mêle ? Je vous ai pas fait chié pendant vos querelles de couple alors j'apprécierais qu'on me rende la pareil. Je crois pas avoir besoin de tes conseils de drague donc merci de ta préoccupation mais non merci.

Attend, la meuf elle c'est déjà séparé et remis en couple une fois et elle veut me faire la morale ?
Je suis allé jusqu'au fiançailles sans accrochage alors non merci. Je serais encore marié à l'heure qu'il est sans le Bug.
Mais pourquoi je suis sorti de chez moi sérieux.

-C'est tout ce que tu voulais me dire ?

Si c'est le cas, au diable le cocktail. J'me barre sans. C'est cadeau pour elle.

Vous savez ce qui m'agace facilement avec Jun ? C'est sa successibilité. Il n'y a pas moyen d'aborder le thème de son âge et de son célibat sans que monsieur ne commence à devenir froid et renfermé. Pas qu'il ne l'est pas de base mais disons qu'il fait moins vieil aigri qui ne s'assume pas. Honnêtement, vous l'avez écouté son discours ? Si ça fait pas trentenaire amer, j'accepte de me couper un doigt. Vraiment, ça me tue. Le pire c'est que j'aurai presque pitié de Kristal dans tout ça. Ils se connaissent depuis une éternité et cet homme ne l'a jamais vu comme une femme. Non pas que Kristal soit très féminine me direz-vous mais quand même. À ce point, on se demande où est le respect. Elle a tout de même 24 ans, pas 12.

"C'est tout ce que tu voulais me dire ?" Tapotant quelque peu la table de mes ongles, j'observe Jun en face de moi d'un air tout à fait sérieux. "Si tu comptes de barrer sans même avoir touché la consommation que JE te paye, ne pense même pas pouvoir te reproduire un jour." L'acide sait causer des dégâts irréparables, je ne me fais pas d'inquiétudes là-dessus. Je croise mes jambes sous la table et prends appui contre ma chaise tandis que nos commandes arrivent. Ça va, ils ont fait vite. "Maintenant tu vas m'écouter gentiment. Je ne m'improvise pas cupidon sous un coup de tête mais par réelle inquiétude." Mon soupir en dit long sur l'exaspération que m'a apporté sa réaction. Je comprends qu'il ait du mal avec ça mais tout de même. Pas la peine de me répondre ainsi.

"Je ne sais pas ce qu'il t'est arrivé avant pour que tu ais une si grande réticence mais à un moment il faut savoir passer au dessus. T'oublie rien, juste t'accepte de vivre avec." Comme moi avec Maria quoi. Même si ça ne touche pas le même registre. "Je ne te demande pas de te caser là, tout de suite, je te demande de m'écouter. Simplement."

-Si tu comptes te barrer sans même avoir touché la consommation que JE te paye, ne pense même pas pouvoir te reproduire un jour.

Je ne lui ferais même pas l'honneur de répondre à ça. Si elle crois que c'est si facile de me castrer elle se fourre le doigt dans l’œil. En plus, je lui ai rien demandé à la meuf. C'est pas mon problème si elle a décidé de tout payé.

Remarque, heureusement qu'elle paie vu comme cette discussion est mal partie. Manquerait plus qu'elle me demande en plus de payer. Je lui fais déjà don de ma présence ici. Me demander de payer, ce serait un peu l'hôpital qui se fout de la charité. Elle me fait sortir sous cette chaleur écrasante pour me prendre la tête.

J'hallucine franchement.
Et elle se croit en mesure de me donner des ordres en plus. Mais quelle blague.

-Maintenant tu vas m'écouter gentiment. Je ne m'improvise pas cupidon sous un coup de tête mais par réelle inquiétude.

Sérieusement ? J'ai pas de conseil à recevoir d'elle.
Je sais pas pour qui elle me prend mais j'ai probablement plus d'expérience en amour qu'elle.
Je vivais avec Jade, je m'y suis fiancé, et le mariage était prévu.
Je suis plus proche de me marier avec Alexei qu'elle si elle continue comme ça.

Je suis célib', et alors ? Je sors pas avec la première cruche venue.
Je sais très bien qu'il faut tourner la page par rapport au Bug, et c'est ce que j'essaie de faire.
Tranquillement.
Tout seul.
Sans ton aide foireuse.

-Je ne sais pas ce qu'il t'est arrivé avant pour que tu ais une si grande réticence mais à un moment il faut savoir passer au dessus. T'oublie rien, juste t'accepte de vivre avec.

Oh putain. C'est ma main dans ta gueule que tu vas devoir accepter si tu continue.
Justement, si t'en sais rien tu fermes ta gueule et tu me laisse vivre ma vie.
J'accepte ma situation, je suis prêt à vivre avec. J'ai pas décidé d'abandonner de retrouver quelqu'un, j'ai juste pas envie de ma taper la première venue.

-Je ne te demande pas de te caser là, tout de suite, je te demande de m'écouter. Simplement.

De toute manière, c'est pas comme si tu pouvais me caser. Toi et moi, on a visiblement pas la même vision de ma situation et des relations amoureuses en générale.

-Vas-y, je t'en prie, si déjà je suis là.

J'espère qu'elle va se calmer un peu, sinon je garantis pas de garder mon calme.
Je bouillonne à l'intérieur et je sais pas quand et si ça va péter.
Même si être prof m'a appris à gagner en patience, faut pas pousser mémé dans les orties.
Si il y a bien un sujet qu'il ne faut pas aborder avec moi c'est celui là. Je ne supporte pas qu'une personne extérieure se croit savante à essayer d'intervenir dans des trucs qui les regardent pas. J'ai pas besoin d'entremetteuse.

La seule raison pourquoi je suis toujours là, c'est pour pas déclencher une guerre dans le café.
Et un peu pour pouvoir mieux royalement ignorer tout ce que Miranda m'aura dit après.

Rien n'est simple avec Jun. Ne serait-ce que pour cette petite entrevue, j'ai préparé des dizaines de plans pour lui faire accepter ma demande. Il me prend pour une petite mêle-brin qui vient fourrer son nez dans des affaires qui ne la regarde pas. Peut-être aussi que je suis étiquetée demoiselle sans cervelle, mais qu'importe. Si il ne se rend pas compte de ma valeur et de ma gentillesse c'est son problème. Mon but n'a jamais été de lui faire rencontrer une de mes "amies" au QI déficient avec qui il s'endormirait au bout de cinq minutes. Je sais qu'il a besoin de quelqu'un avec qui il peut communiquer, rire, parler sérieusement, etc. Il a besoin d'une personne avec qui il peut être lui. Je ne veux pas lui faire avoir un rendez-vous avec une inconnue finie.

Une inconnue oui. Je ne suis pas certaine qu'il ait déjà vu Kristal sous cet angle, mais ça ne sera que bénéfique. Les deux n'ont jamais développé de sentiments car ils ne se sont jamais vu grandir. Tout simplement. Je suis certaine qu'il me remerciera dans un mois. "Vas-y, je t'en prie, si déjà je suis là." La mauvaise foi qu'il met est écœurante, j'en aurai presque un haut-le-cœur. En soupirant, j'attrape ma consommation et en bois une gorgée avant de la reposer. "Je ne te demande pas d'accepter immédiatement de vivre une aventure avec une femme, juste d'essayer d'en rencontrer." Je m'avance vers lui, comme sur le ton d'une confidence. "Juste deux ou trois. Si vraiment il n'y a aucun courant avec l'une d'entre elle, je m'avouerai vaincue et je te laisserais tranquille." Selon mes suppositions, dès le premier choix, il y aura courant. J'aurai donc gagné et il y a de grandes chances pour qu'ils finissent par se revoir en rendez-vous galant.

"Chaque rendez-vous sera espacé d'un mois et demi. Ça te laissera le temps de souffler ou de te remettre en question." Parce que vu comme il est partit, je le vois bien dans 30 ans entouré de chats, aigri à souhait à regarder des midinettes à la télé en les insultant d'écervelées. Ce serait drôle mais ça ferait vraiment pitié parce que, de l'autre côté, il y aurait Kristal devenue vieille fille, obligée de se taper des gigolos pour un peu de vivant dans sa vie. Tout ça parce qu'un petit prof de littérature ne m'aurait pas écouté. Vraiment, pour leur bien à tous, il faut que je convaincs Jun. Par tous les moyens.

-Je ne te demande pas d'accepter immédiatement de vivre une aventure avec une femme, juste d'essayer d'en rencontrer.

C'est juste une autre formulation pour énoncer exactement la même idée petite effrontée.
Je vous jure qu'il me faut une sacrée quantité de contrôle de mon tempérament pour rester assis sur cette chaise. Heureusement que, gentleman que je suis, j'ai trop d'honneur pour frapper une petite fille.
Oui, pas une femme, Miranda est bien loin de la maturité que je pense requise à l'utilisation de ce terme.

-Juste deux ou trois. Si vraiment il n'y a aucun courant avec l'une d'entre elle, je m'avouerai vaincue et je te laisserai tranquille.

Parce qu'elle s'attend à ce que j'aille en rencontrer plusieurs ? Je ne me rappelle pourtant pas lui avoir dit que je consentais à quoi que ce soit. Déjà que j'accepte d'en rencontrer une relèverait d'un miracle dû à mon exaspération.

-Chaque rendez-vous sera espacé d'un mois et demi. Ça te laissera le temps de souffler ou de te remettre en question.

C'est à mon tour de répondre par un soupir, comme elle l'avait si bien fait précédemment.
Mais ma pauvre, tu m'as pris pour qui ? Tu devrais vraiment apprendre où est ta place.
On se croirait dans une de ces émissions profondément abrutissantes qui passent à la télé. Ce n'est vraiment pas un sentiment agréable que d'avoir l'impression d'être le bachelor d'une de ces débilités sans nom.

A ce stade, je crois que la concentration de sel dans ma sueur à augmentée de manière significative
Moi ? Susceptible ? Oui MAIS, dans cette situation, PERSONNE ne dirait "Mais oui ! Quelle bonne idée ! Je suis incapable de gérer ma vie sentimentale tout seul de toute façon ! Merci beaucoup Miranda!".
Elle n'a aucun respect de la vie privée, c'est navrant. Mais qui a pu rater son éducation à ce point ?
En plus elle parle à son aîné comme à un chien.

Mon cocktail fini, je lui répond :

-C'est à mon tour de poser mes conditions. Elles sont indiscutables. Tu peux déjà être reconnaissante que j'accepte de jouer à ton petit jeu stupide. Pour commencer, je n'en rencontrerais qu'une. Ensuite, je m'accorde le droit de me casser en plein milieu si elle me les brises. Enfin, je n'ai pas à te faire un compte-rendu de ce que je pense. Tu n'auras qu'à demander à ta copine comment s'est passée la soirée.

C'est soit ça, soit elle peut aller niquer des chameaux la petite impudente.
Je ne lui laisse aucunement le choix, puisqu'elle non plus ne comptait pas me laisser de quelconques libertés quant à sa connerie monumentale. Il faut bien que je m'impose avant qu'elle ne se croit tout permis.

Et ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'elle paiera cette affront au centuple. Je m'accorde le droit de lui faire regretter ses paroles outrancières. “Une vengeance trop prompte n'est plus une vengeance ; c'est une riposte.” nous explique Henry de Montherlant dans une oeuvre -croyez moi, je trouve ça hilarant- intitulée Malatesta. C'est bien pour cela que je prendrais soin à bien réfléchir et travailler ma vengeance. Elle mérite plus qu'une simple riposte.

Après avoir fait comprendre clairement que je camperais sur mes positions quoi qu'il arrive et que jamais elle ne pourrait me donner d'ordres et ce quels qu'ils soient, je me suis barré. Sans un "au revoir". Et la tête haute, comme toujours. J'irai à son rendez-vous ridicule, parce que je ne peux pas la laisser tarir ma dignité.

Les malheureux m'ayant croisés sur le chemin du retour furent toisés d'un regard haineux. Gratuitement. Et j'avais très envie de frapper le premier casse-couille venu. J'allais probablement faire un tour à la salle de sport plus tard dans la soirée, histoire d'éviter de niquer des portes.
En bref, sans Miranda, les samedis après-midi c'est cool.

HRP: