Ne viens pas à ma rencontre. | Callie + Maora. |

C'est nécessaire....

Le cours de français est fini! Je suis enfin libre. Je n'ai jamais compris pourquoi il se donne la peine de donner ce cours. C'est toujours la même chose. De plus, on écrit depuis qu'on a cinq ans alors seules les imbéciles font encore énormément de fautes. Les règles de grammaire on les connait bien. Quant à moi, je donnerais juste l'examen final et mettrais de la matière plus utile aux planifications, mais bon, ce n'est pas moi qui aie le contrôle ce qui est bien dommage. En tout cas, je vais vivre avec et arrêter de me plaindre. J'ai la paix pour le moment, je devrais être heureuse non?

Je profite de la pause pour me rendre dans ma chambre. Je sais qu'il n'y aura probablement personne à cette heure comme à l'habitude. J'ai besoin de ce petit moment rien qu'à moi. Il ne faut absolument pas manquer l'heure du thé sinon ma journée sera catastrophique. À mon grand désarroi, lorsque j'ouvre l'armoire pour aller chercher un sachet, il n'y en a plus. Ai-je oublié d'aller en acheter? Pourtant, je suis sûre qu'il m'en restait encore.... Je soupire avant de claquer la porte et de sortir de la pièce. C'est surement mes stupides colocataires qui se sont servis sans me le demander. Il est évident que je leur en toucherai deux mots, mais ce n'est pas la priorité du moment.

Un léger vent souffle dehors, mais je suis protégé par mon parapluie. J'ai quitté l'école sans me soucier des cours suivants. Mes besoins personnels sont bien plus importants. Je me suis rendu jusqu'au café des anges, un des endroits que j'appréciais le plus dans cette ville. Il est vrai que j'aurais pu tout simplement aller refaire mon stock dans la petite boutique du coin et revenir au pensionnat, mais je n'ai pas le gout d'attendre, je le veux immédiatement mon thé.

J'entre dans le café et juste l'odeur qui rode dans l'air me fait sourire. Ce mélange de toutes ses douceurs sent toujours aussi bon. Je me dirige vers le comptoir pour commander ce que je veux. Je n'ai jamais aimé attendre que la serveuse vienne à ma table. Si l'on veut être servie rapidement, autant se débrouiller toute seule.

MAORA ✘ Je vais prendre un Earl Gray et apportez-le-moi rapidement. Assurez-vous également que l'eau soit à la bonne température.

Je le dis presque comme un ordre, mais ça ne change pas à mon habitude et ils doivent le supporter comme le client est roi. Au nombre de fois que je suis venu ici, ça ne les fait surement plus réagir. Je me tourne pour aller m'installer quand je remarque qu'une fille est assise à ma table. Oui à MA table. C'est toujours elle que j'utilise quand je viens ici. Cette table est la mieux placée dans tout le café et je ne vais pas en choisir une autre. Je m'approche et lui adresse un sourire hypocrite.

MAORA ✘ Je suis désolé pour toi, mais tu vas devoir aller t'asseoir ailleurs. Cette table m'appartient alors, bouge.

La place est à moi

Cette fille est trop lente à agir pour ce que je lui ai demandé. Pourtant ce n'est absolument pas compliqué. Se lever, prendre ses trucs et aller à une autre table, ça prend seulement deux minutes, mais ça semble être difficile pour elle. En fait, je suis sûre qu'elle le fait exprès. À me fixer comme cela, c'est sûr qu'elle me juge. Ce n'est pas la première et ça ne sera pas la dernière. En tout cas, il est évident qu'elle ne me laissera pas cette place comme un docile petit chien. Ça peut être amusant. Elle prit enfin la parole après cet interminable silence pour retourner l'aiguille.

Callie ✘ Je ne crois pas que tu dises vrai, cette table ne t'appartient en aucun cas, je ne pense pas que tu aies payé pour posséder cet objet comme tu le prétends. Tu pris un instant pour fermer ta bouche et penser une demi-seconde. Je t'aurais bien laissé la place, mais ta politesse et ton manque de savoir-vivre ( c'est dit avec un sourire identique au sien que tu pointes du bout du doigt gauche. ), je ne pense pas céder ma place à une fille qui pense avoir tous les droits.

Je lève les yeux au ciel. J'avais raison même si c'était tout de même facile à savoir que cette fille n'allait pas accepté. En plus, elle me fait de charmants compliments avec sa réponse. Je ne les considère pas comme des insultes, c'était tellement classique. Le manque d'originalité des autres me donne plus envie de rire qu'autre chose. Toujours les mêmes remarques, manque de politesse, égoïste, manipulatrice.... Je peux continuer longtemps. J'aimerais bien que quelqu'un me surprenne un jour. De toute façon, il n'y a aucun risque que je sois aimable avec une personne de bas niveau.... Du moins aux abords. L'argent ce n'est surement pas un problème. Je peux certainement lui en donner assez pour qu'elle déguerpisse de ma vue, mais ça ne vaut pas le coup. Je ne peux pas rester sans rien faire face à son semblant d'insulte. C'est l'occasion de m'amuser un peu. Je m'assois sur la chaise en face d'elle sans y être invité toujours avec le sourire.

MAORA ✘ C'est dommage pour toi alors, tu vas devoir supporter ma fabuleuse personne le temps que tu restes ici.

Est-ce qu'elle restera en prenant ceci comme un signe de défi ou partira en se disant que ça ne vaut pas la peine? Je n'en ai aucune idée, mais peu m'importe puisque tout me convient. Même si elle est là, je vais pouvoir profiter de cette table et mon délice. Justement la serveuse vient me le porter.

MAORA ✘ Ce n'est pas trop tôt.

Elle m'adresse un sourire forcé avant de partir qui me laisse indifférente. Je prends la théière et verse le thé dans ma tasse. Il a une belle couleur, je m'en vois ravie. Ils ne l'ont pas raté cette fois. J'ouvre le pot à côte pour prendre deux sucres et l'ajouter à mon breuvage. Il est vrai que ce n'est pas tout le monde qui met du sucre dans son thé, mais moi je n'arrive pas à m'en passer. Je l'entame enfin et il est temps. Leur dû thé est déjà passé et je n'apprécie pas être en retard. Je dépose à nouveau la tasse sur la table et plonge mon regard vers celui de l'autre fille qui n'était toujours pas parti.

MAORA ✘ Alors, parle-moi de toi, pauvre fille. Es-tu aussi nette que tu le prétends? J'en doute. N'as-tu jamais eu besoin de quelque chose en particulier? Que tu veux plus que tout? Surement. As-tu toujours été gentille pour obtenir ses choses? Encore là, j'en doute. Alors, tu n'es pas mieux que moi. Sauf que de mon côté, je ne me gêne pas pour le montrer. Ce n'est pas comme si j'ai quelque chose à perdre. Adresse-moi tous les reproches du monde, ça ne change rien à mon but, je veux cette table que ça soit avec ta compagnie ou non.

Je m'arrête pour siroter à nouveau mon thé et attendre la réaction de mon interlocutrice. Ça m'étonnerait que son mépris change avec ce simple petit discours, mais j'attends tout de même sa réponse avec impatience.