Les cafés du complot [Mikhaïl & Jack]

Putain, qu'est-ce que j'aime les vacances en vrai. J'ai moins de boulot vu que la majorité des morveux ont quitté le lycée pour aller passer leurs vacances avec leurs petites familles chéries. En vrai, je suis bien content de plus les voir, ça me fait du bien aux yeux. Et je suis aussi très content de ne plus les entendre, mes oreilles remercie des vacances. Mais sérieux, je ne suis même plus obligé de mettre fort la musique dans mes oreilles. Je me sens tellement mieux.
Bon après, il y a toujours une couille dans le pâté. La Fujiwara de mes fesses n'a toujours pas retrouvé Ambroise. Même après mon petit passage chez elle, rien n'a été fait de plus. C'est juste n'importe quoi. J'ai besoin de le savoir en sûreté ce petit. J'ai perdu mon maître, mais c'est bien plus que ça. C'est juste terrible. En plus, il n'y a aucune annonce sur les événements qui a été faite. Rien ne relate les disparitions. C'est juste intolérable. C'est la merde.

Mais il faut que je me calme. Aujourd'hui doit être une bonne journée. J'ai réussi à inviter le CPE à boire un café en ville. C'est tellement sympa de sa part d'avoir accepté. En même temps, c'est les vacances, il n'a pas tant de choses à faire. Et puis, ça ne se refuse pas un café, surtout pas avec un charmant technicien de surface. Il ne craint rien avec moi. J'ai plus l'impression que c'est moi qui devrais le craindre. C'est quand même un hybride requin et ses dents me font un peu peur.
Alors, forcément, il vaut mieux être du bon côté du miroir avec lui. Je n'ai pas envie qu'il se retourne contre moi et qu'il me bouffe comme si j'étais un putain de kebab. Est-ce que j'ai une tête de kebab ? Je ne crois pas. Donc si je l'invite pour boire un café, c'est purement et simplement pour lui faire comprendre que je ne suis pas mangeable. Également pour essayer d'avoir ce nigaud dans mes bottes. Mais ça, il a encore moins besoin de le savoir. C'est quand même super cool d'avoir un CPE qui t'aime bien.

J'espère que tout va bien se passer.

Je marche dans la rue en essayant de me convaincre que le courant va bien passer. On va devenir de supers potes. Ça sera purement dans mon intérêt, mais ça va être mortel. Je vais pouvoir envoyer tous les élèves dont la tronche ne me revient pas chez lui. Le rêve royal quoi.
Mais si jamais tout ne se passe bien, j'ai un peu peur. Il y a deux choses complètements horribles et complètement possibles que j'imagine. La première, que je trouve moins plausible, c'est qu'il découvre mon stratagème. C'est vrai que c'est un peu suspect que je lui propose un café au plein milieu des vacances. En plus, ce n'est pas le café dégueulasse de la salle des profs. Je lui propose un café du Café des Anges. C'est franchement un des meilleurs établissements de la ville. Ils ne vendent pas de jus de chaussette là-bas. La deuxième possibilité, c'est qu'il soit un dangereux prédateur sexuel. Dans ce cas, mon plan marcherait beaucoup trop bien. Mais en plus, ce ne serait pas moi qui en profiterais le plus, mais lui. Il est plus jeune que moi, mais je suis quand même vachement bien conservé non ? Alors je dois me méfier et ne pas lui tendre trop de perches à ce requin.

Plus qu'à prier.

Grâce à toutes mes réflexions, je suis bien vite arrivé au café. Je ne vais même pas m'installer à l'intérieur. Il fait vraiment bon et en plus, il y a une légère brise tellement agréable. J'ai beaucoup de chance, il est rare de trouver une table sur la terrasse à une telle heure. Le Malenkov sera ravi, j'espère.
D'ailleurs, je me dis un truc. On va faire tellement tâche l'un à côté de l'autre. Lui, il va sûrement porter un de ces fameux vêtements roses. Les costards c'est bien mignon deux secondes, mais il a un style tellement excentrique ce mec. Je veux bien, on peut vouloir être bien habillé parfois, mais lui, c'est trop. C'est vraiment pas moche, il s'habille avec classe. Mais il devrait se détendre parfois. Essayer de porter des trucs plus simples, ça ne fait pas de mal. La preuve, je porte une chemise bleue ouverte vers le dessus de quelques boutons avec un t-shirt blanc et un pantalon noir et je me porte vraiment bien. Chez les Lockart et lors du boulot, je me dois plus de tenue, mais là, c'est comme je le sens. Et putain, seul l'Unique est là pour me juger.

-Allez Malenkov, tu peux venir quand tu veux.

Je peux l'attendre encore longtemps, j'ai emmené de quoi m'occuper. Mais faut quand même pas qu'il mette trop de temps. Je suis exprès venu en avance par rapport à l'heure de notre rendez-vous. Ça me laisse le temps de sortir une cigarette et de la fumer. Enfin, je crois que j'ai le temps. Manquerait plus qu'il arrive derrière moi et me fasse une peur bleue. Je jure que je le buterai, hybride requin ou pas. Ça ne se fait clairement pas d'effrayer les gens pendant leur pause clope.
Je sors le paquet de ma poche et sors aussi le briquet. J'en sors une et range le paquet. J'ai un peu hésité à le laisser sur la table. Mais je dois essayer de me contenir. Depuis qu'Ambroise a disparu, je les enchaîne beaucoup trop ces conneries. Pourtant, je le sais très bien que c'est pas bon pour la santé. Je vais encore finir avec un cancer de la gorge et parler comme un débile de 13 ans dont la voix mue terriblement.

La serveuse du café vient me voir alors que j'allume ma clope. Je lui fais vite comprendre que j'attends quelqu'un et qu'on commandera quand il sera là. Manquerait plus que le requin boive du thé.

Les cafés du complot.Mikhaïl Melorovitch Malenkov & Jack RandymarTraversant la route d'un pas rapide, un grand homme à l'air agité se rendait dans le coin animé du quartier Est de Daunae, visiblement pressé.

Habillé d'une chemise blanche parsemée de petit pois noirs brodés à la main, une ceinture en tissu gris retenant un élégant pantalon noir qui dévoilait de fines chevilles attachées à une paire de mocassins rose pâle, cet homme remontait nerveusement ses manches, dévoilant une montre - elle aussi rose pâle - à son poignet gauche.

Il suffisait d'un coup d’œil rapide pour faire une constatation sans appel lorsqu'on voyait ses sourcils froncés et sa respiration pour le moins appuyée : Mikhaïl était bouillonnant, cela ne faisait aucun doute.
Pourquoi ? Tout simplement parce que le CPE de Xényla venait de réaliser il y a quelques minutes seulement qu'il avait totalement oublié son rendez-vous avec l'un de ses collègues, Jack Randymar. Dernièrement, l'hybride devait particulièrement faire attention à noter absolument toutes ses tâches afin de ne rien faire passer à la trappe, et ce café impromptu en compagnie du technicien de surface du lycée avait réussi à passer entre les mailles des filets de son organisation qu'il voulait pourtant si millimétrée.

Pour être parfaitement honnête, le Malenkov était presque agacé de devoir se rendre à l'autre bout de la ville pour rejoindre son collègue. Après tout, l'homme de ménage et lui n'avaient pour ainsi dire aucune raison de se voir, et seule la surprise avait fait accepter au requin l'invitation de son collègue à prendre un café. Peut-être aussi un peu de solitude, il fallait l'avouer, mais maintenant qu'il parcourait les rues de la ville d'un pas pressé, Mikhaïl regrettait son choix.
Il sentait que ce rendez-vous commençait très mal, au vue de l'énervement qui dominait son esprit pour le moment : s'il ne se calmait pas avant d'arriver à destination, tout cela ne promettait qu'un fâcheux désastre à venir.

« Hé, regarde où tu fous les pieds l'asperge ! »

Le choc d'un petit corps un peu grassouillet accompagné de ces amabilités sortit le requin de ses pensées, alors qu'il descendait un regard noir sur celui qui venait d'oser s'adresser à lui comme à un vulgaire chiffonnier. Sous ses yeux, un adolescent au goût vestimentaire douteux et aux cheveux sales le toisait de haut en bas, apparemment pas aussi sûr de lui que son ton n'avait voulu le faire croire.
Sentant son sang ne faire qu'un tour dans ses veines à cette vision déplaisante, le requin dévoila ses dents d'un retroussement de lèvres rageur alors qu'il s'adressa froidement au gamin effronté.

« Il y a un problème ? »

Agrémentant sa question du regard le plus meurtrier dont il pouvait faire preuve, Mikhaïl attendit que le petit gars ne baisse les yeux et se mette à bredouiller de vagues excuses pour se détourner de lui, reprenant sa route. Visiblement, la vision de la dentition du requin avait suffit à calmer ses ardeurs plus vite que de grands discours, puisqu'il ne mit pas plus de quelques secondes avant de disparaître à un coin de rue.
De son côté, l'hybride n'avait pas prit la peine d'observer cette fuite, trop occupé à se diriger promptement vers le Café des Anges dont la terrasse n'était maintenant plus qu'à quelques mètres de lui.

Il ne fallut pas longtemps au jeune trentenaire bouillonnant pour arriver à proximité de la terrasse du café, son regard parcourant rapidement les tables extérieures. Son collègue et lui n'ayant pas pris la peine de s'échanger leurs numéros, il n'avait strictement aucune idée de l'endroit où celui-ci l'attendrait - si toutefois le technicien de surface était bien arrivé à l'heure, ce dont il ne pouvait en rien être sûr.
Heureusement pour sa patience néanmoins, il ne tarda pas à reconnaître la silhouette de son collègue, apparemment en train de se prélasser à une table, un légère volute de fumée trônant au-dessus de sa tête. Il fumait, donc.

Montant tranquillement les marches menant à la terrasse légèrement en hauteur du café, Mikhaïl ne se pressa pas pour contourner les diverses tables sur son chemin. Il s'excusa vaguement auprès d'une jeune femme qu'il bouscula légèrement sur son passage, celle-ci se contentant de le regarder d'un air intimidé avant de le laisser continuer sa route.

Quelques secondes plus tard, il était face à son collègue, s'adressant à son collègue d'une voix distraite alors qu'il s'affairait à refaire rapidement le chignon qui s'était légèrement défait lors de sa course dans le quartier Est.

« Pardon pour le retard, j'avais totalement oublié notre rendez-vous et j'ai eu un petit contretemps en chemin. »

Deux mèches s'échappèrent de sa coiffure et le requin soupira, posant ses mains sur la surface de la table alors qu'il prenait place sur la petite chaise faisant face à Jack. Si l'on en croyait la cigarette bien entamée entre les lèvres de celui-ci, cet homme l'attendait ici depuis maintenant au moins plusieurs minutes. Quelque chose qui agaçait presque l'hybride davantage.
Après une courte pause toutefois, Mikhaïl reprit, tâchant de remplacer sa mine renfrognée par un visage plus engageant.

« Comment ça va ? »

L'effort était là, mais on pouvait toujours sentir une certaine tension dans sa posture, sa mâchoire serrée y étant probablement pour beaucoup. Il fallait décidément qu'il essaye de faire des efforts, il se comportait comme un véritable malotru alors qu'il était loin d'aimer ce genre de personnes malpolies.
C'est pourquoi il remua légèrement sur sa chaise, croisant élégamment ses jambes alors qu'il posait son coude gauche sur la table.

Ainsi, peut-être parviendrait-il un tant soit peu à se détendre : il n'avait pas particulièrement envie de faire fuir son collègue à peine arrivé à sa table, mine de rien.© 2981 12289 0

Ma cigarette commence vraiment à toucher à sa fin. Est-ce que je vais encore devoir l'attendre longtemps comme ça ? Je veux bien que le fait qu'il soit un hybride requin doit un peu le déstabiliser sur terre, il pourrait tout de même faire un effort. Enfin, je dis ça, mais j'en sais rien. Est-ce qu'un hybride maritime à des problèmes pour se déplacer hors de l'eau ? Ça serait plutôt drôle. Moi j'ai pas ce problème. Mais quand même, c'est une question qui demande une réponse.
Heureusement pour moi, je vois la grande asperge arriver. J'ai failli ne pas le reconnaître ce con. Depuis quand il s'habille sobrement lui ? Une chemise blanche et un pantalon noir lui servent de vêtements. J'ai l'impression de voir le nain qui sert de prof de littérature. S'il n'avait pas ses cheveux roses et sa grande taille, la ressemblance aurait été parfaite.

Il avance vers moi sans trop se presser. Déjà qu'il est en retard, c'est vraiment de l'abus. La prochaine fois qu'on se voit, je lui donnerai une heure de rendez-vous et j'arriverai une heure après, comme ça je suis sûr de sa présence. Parce que bien sûr, il y aura une autre fois. Ce rendez-vous va très bien se passer et je l'aurai dans mes filets ce nigaud. Je pars directement optimiste. Alors même s'il est en retard, je lui souris poliment. Mais ce sourire disparaît bien vite quand il commence à parler :

-Pardon pour le retard, j'avais totalement oublié notre rendez-vous et j'ai eu un petit contretemps en chemin.

Je reste presque bouche bée. Ce sac de nœuds a réussi à oublier notre rendez-vous ? Mais je rêve. Moi-même j'ai pris le soin de le mettre dans mon téléphone en événement à venir. J'aime quand tout est bien organisé. Mais bon, j'ai fait ça alors que je savais bien que je n'allais pas oublier.
Tandis que mon collègue prend place en face de moi, je finis tranquillement ma clope. Je ne vais pas être au taquet alors que le Malenkov ne fait aucun effort. Enfin je suis médisant, il a tout de même pris le soin d'attacher ses cheveux en un petit chignon. En vrai, toute sa tenue est potable, donc y a de l'effort de présentation. Mais son comportement est tellement dérangeant. Je crois que je peux qualifier ce CPE de vieille baderne. Y a plus rien à faire de lui.

-Comment ça va ?

Par l'Unique, c'est qu'il a l'air tendu comme un string ce con. Est-ce que c'est la situation qui le rend comme ça ou moi ? Je ne sais franchement pas ce qui est le mieux. Enfin, plutôt le pire. Est-ce que ma simple présence pourrait l'agacer ? Il y a plein de questions dans ma tête. Mais je dois d'abord me concentrer à répondre à sa question pour faire semblant d'être amical un minimum.

-Bah écoute, c'est comme si je naviguais sur une mer tranquille. Je ne vais pas te retourner la question, un seul regard sur toi me fait bien comprendre que tu es comme un poisson dans l'eau.

Franchement, je me trouve vraiment très drôle. Je suis certain qu'il va apprécier mon petit sens de l'humour. C'est pas un humour grivois non plus, donc ça devrait le faire. Pour moi, c'est toujours bien pour commencer d'avoir de l'humour. Ça prouve bien que je ne le déteste pas, sinon, j'aurai parlé bien plus froidement.

-Breeeeeef ! T'as la carte des boissons juste là. Dès que t'es prêt, fais-moi signe. On pourra enfin commander.

Pas que je sois impatient, mais j'ai déjà attendu au moins 3 minutes. Je ne vais pas attendre encore plus longtemps juste pour ce bigorneau. Rapidement, il se met d'accord avec lui-même et la serveuse peut enfin faire son travail. La pauvre devait attendre un signe de notre table depuis avant. Elle vient vers nous et prend note de notre commande. Plus vite j'aurai mon café, plus vite je pourrai mettre les voiles. Pas que la présence du Malenkov me dérange, c'est moi qui lui ait demandé de venir. Mais je me dis que je serai plus efficace avec de la caféine dans le sang et ça me fera moins chier. Je battrai mon plein.

-Du coup Misha… Je peux t'appeler Misha hein ? Parce que Malenkov ça fait trop formel, j'ai l'impression de parler à un homme de la mafia. Et Mikhaïl c'est un peu long à dire. Je peux du coup ?

Même s'il me dit non, je m'en moques complètement, je l'appellerai comme ça. C'est un pas de plus vers notre future super relation de ''potes''. Je suis vraiment en train de me fourrer dans une galère pas possible. Qu'est-ce qu'il faut pas faire pour être bien vu par un des CPE de ce maudit lycée de mes deux. J'espère vraiment que je ne fais pas tout ça pour rien.
Je pose mes coudes sur la table et appuie mon menton contre mes mains. Je lui souris chaleureusement. Ce que je vais dire va être vachement sincère et même moi je me surprends.

-Ça me fait vraiment plaisir que tu aies accepté mon invitation. Je vais veiller au grain pour que tout se passe bien !

Je ris doucement à ce que je dis. C'est dingue comme un hybride requin ça peut m'inspirer dans le vocabulaire que j'utilise. J'espère qu'il ne m'en voudra pas trop d'ailleurs.

Les cafés du complot.Mikhaïl Melorovitch Malenkov & Jack RandymarAlors qu'il posait tranquillement sa main droite sur la surface de la table, sa tête appuyée sur sa main gauche, Mikhaïl plongea son regard rose et doré dans celui de son collègue lorsqu'il vit les lèvres de celui-ci commencer à remuer pour rapidement répondre à sa question de courtoisie.

« Bah écoute, c'est comme si je naviguais sur une mer tranquille. Je ne vais pas te retourner la question, un seul regard sur toi me fait bien comprendre que tu es comme un poisson dans l'eau. »

Pendant un court instant, le requin marqua une sorte d'arrêt à l'entente de ces mots, en analysant le sens comme pour être sûr qu'il les avait bien compris. Jack avait-il fait exprès d'employer des termes marins pour s'adresser à lui ? L'hybride en était pratiquement certain, même s'il était plutôt étonné que l'autre puisse penser qu'il se sentait dans son élément sur cette terrasse de café - c'était plutôt l'inverse, pour être honnête.
L'espace d'une seconde, Mikhaïl se demanda même si son collègue n'avait pas choisi ces mots précisément pour lui traduire la moindre forme d'agacement d'avoir pu l'attendre mais dans sa voix, rien ne présageait que cela soit le cas. Cet homme paraissait calme, alors peut-être avait-il simplement une inclinaison certaine à l'humour vaseux ?

Dans tous les cas, cette tentative d'humour avait au moins eu le mérite de faire oublier sa mauvaise humeur à l'homme rose, qui avait l'air déjà bien plus calme qu'à son arrivée.

« Breeeeeef ! T'as la carte des boissons juste là. Dès que t'es prêt, fais-moi signe. On pourra enfin commander. »

Attrapant la carte que son collègue lui avait présenté tout en s'adressant à nouveau à lui, Mikhaïl ouvrit rapidement celle-ci pour en parcourir les diverses boissons proposées. S'il n'avait tenu qu'à lui de choisir ce qu'il voudrait boire, l'hybride aurait certainement pris quelque chose se rapprochant de près ou de loin à un chocolat mais il ne lui fallut pas longtemps pour réaliser que ce café n'en servirait aucun - et ce à son plus grand désespoir interne.
Décidant toutefois de faire un effort pour aller dans le sens de cet homme qui lui avait tendu la main en l'ayant invité ici, le choix du requin se porta sur un café au nom intéressant qui lui paraissait prometteur. Lorsque son choix fut fait, Jack se chargea d'appeler une serveuse qui vint prendre rapidement commande à leur table, s'éloignant d'eux tout aussi vite qu'elle était venue pour aller chercher leurs boissons.

Une fois la serveuse partie, Mikhaïl reposa tranquillement la carte sur la table pour se concentrer à nouveau sur celui qui lui faisait face et s'il en croyait l'expression que celui-ci lui adressait, il était certainement sur le point de lui poser une question. Une impression qui se vérifia presque immédiatement.

« Du coup Misha… Je peux t'appeler Misha hein ? Parce que Malenkov ça fait trop formel, j'ai l'impression de parler à un homme de la mafia. Et Mikhaïl c'est un peu long à dire. Je peux du coup ? »

Légèrement surpris par la nature de cette question, Mikhaïl haussa légèrement les sourcils et cligna des yeux avant de répondre, d'un ton qui laissait entendre que cette réponse coulait de source.

« Bien sûr, je préfère qu'on m'appelle comme ça de toute façon. »

Il fallut quelques secondes au CPE pour réaliser qu'à bien y réfléchir, il était vrai qu'il ne s'était pas présenté sous ce surnom à qui que ce soit depuis longtemps. Le fait que Jack lui demande donc s'il avait le droit de s'adresser à lui de la sorte n'était donc finalement pas si surprenant que cela, même si cela lui faisait de la peine à avouer. Avait-il vraiment tant changé que cela ces derniers mois ? Était-il vraiment devenu si différent ?
L'hybride secoua légèrement la tête, tâchant de son mieux de penser à autre chose : il allait falloir qu'il règle ce problème plus tard pour se rattraper, mais maintenant n'était définitivement pas le moment opportun.

Devant lui, son collègue avait eu le temps de poser ses coudes sur la table et d'appuyer sa tête sur ses mains lorsqu'il replanta son regard dans celui de Jack. Le visage qui lui adressa un sourire chaleureux en retour parvint à légèrement apaiser Mikhaïl, comme s'il venait de lui pardonner tout ce que l'hybride venait de se reprocher intérieurement sans l'entendre.
Alors que le requin répondait gentiment au sourire de son collègue, celui-ci reprit la parole, une fois de plus.

« Ça me fait vraiment plaisir que tu aies accepté mon invitation. Je vais veiller au grain pour que tout se passe bien ! »

Le jeune homme agrémenta cette dernière exclamation d'un léger rire, arrachant un nouveau sourire à Mikhaïl : décidément, son collègue ne semblait pas s'ennuyer de ses sous-entendus marins un peu bancals. Quelque chose que l'hybride ne semblait visiblement pas lui reprocher, puisqu'il ne tarda pas à surenchérir.

« Tant mieux, je serais déçu si ce rendez-vous devait se terminer en queue de poisson ! »

Souriant à sa petite pointe d'humour, l'hybride remua légèrement sur sa chaise pour s'installer plus à son aise, se détendant visiblement. Du coin de l’œil, il put apercevoir dans le dos de Jack l'arrivée de la serveuse et en informer ce dernier, la jeune femme arrivant bientôt à leur table pour y déposer leurs deux boissons chaudes. Lorsqu'elle lui tendit la sienne, Mikhaïl se fit un plaisir de la remercier chaleureusement, tout en humant le délicieux fumet qui se dégageait de sa tasse : quelque chose lui disait qu'il n'allait pas regretter son choix.
Une fois la serveuse partie, le requin n'attendit pas plus longtemps pour porter ses mains à sa boisson dans un soupir de satisfaction tout en souriant à son collègue, avant de s'adresser à lui.

« Eh bien, à la tienne. »

Sans plus attendre, il porta ensuite sa tasse à ses lèvres, avant d'en avaler deux longues gorgées délicieusement brûlantes : s'il y avait quelque chose que l'hybride appréciait particulièrement, c'était bien de déguster une boisson chaude avant même qu'elle ne commence à refroidir. Sans trop de surprise, le liquide qui se déversa au fond de sa gorge se révéla tout aussi savoureux que son odeur l'avait présagé, si ce n'était même meilleur encore.
C'était comme si tous ses sens s'éveillaient en même temps : plus le café coulait vers ses entrailles, plus il avait envie d'en reprendre. Mais pour ne pas gâcher ce moment, il allait essayer de ne pas le finir trop vite, pour mieux apprécier son petit moment avec son collègue qui commençait doucement à devenir quelqu'un de prometteur.

Lorsqu'il reposa sa tasse sur la table, Mikhaïl laissa claquer sa langue de contentement avant de sourire à pleines dents face à Jack.

« Délicieux. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en venant ici, mais je dois t'avouer que c'est une excellente surprise. »

Bien entendu, l'hybride s'était senti dans l'obligation d'informer son collègue de la satisfaction que cette boisson lui apportait : lui qui avait toujours évité la caféine sous les conseils de ses psychologues, voilà qu'il découvrait qu'il adorait cela.© 2981 12289 0

Sujet: Re: Les cafés du complot [Mikhaïl & Jack]

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