Journée pluvieuse [Yuuma & Duvley]

J’avais passé ma journée en ville, me promenant de commerce en commerce par simple plaisir de m’acheter de nouvelles choses. Que ce soit des vêtements, des accessoires ou encore des babioles inutiles, mais mignonnes, comme cet adorable porte-clés d’un lapin rose aux yeux trop gros pour sa tête que j’ai accroché à mon sac à main. Sans non plus oublier ce détour à la confiserie pour me remplir un petit sac en papier de délicieux bonbons et de jujubes en tous genres. Ne voulant pas être encombré par mes habituels kimonos, je m’étais habillée d’une courte robe rose et jaune, le dos ouvert de la robe permettant à mes ailes toutes libertés sans être encombré par les tissus de mes vêtements. Alors que je marchais dans les rues, mes deux sacs de course pendue à mes bras et mon sac de bonbons à la main, je sentis une goutte d’eau me tomber sur la tête. Jujube à la bouche, je relevais la tête pour y découvrir un ciel noirci par les nuages de pluie qui allaient éclater d’une minute à l’autre.

Je me maudissais intérieurement, je n’allais pas pouvoir rentrer si l’orage éclate. Étant arrivé par la voix des airs, j’avais pour intention de retourner à Xényla par ce même chemin. Si la pluie éclate, il m’allait être impossible de rentrer en volant à nouveau. Je déteste la pluie. En plus d’être dangereuse pour mes ailes fragiles, je ne peux pas voler sous la pluie…

Les repliants contre mon dos, je me mis à marcher plus rapidement en espérant que ses quelques gouttelettes d’eau ne deviennent pas une grosse averse. Mais plus j’avançais, plus la pluie devenait forte. Je ne pouvais pas rester ainsi sous la pluie, il me fallait trouver un abri et rapidement. C’est alors que je distinguai, un peu plus loin, de l’autre côté de la rue, un abri bus. Ceci allait faire l’affaire. Je pouvais sans problème m’abriter là le temps que l’averse se calme. Je me dépêchai donc de mis rendre.

Une fois l’abri atteint, je me laissai choir sur le banc en soupirant et regardai à travers la baie vitrée la pluie qui s’acharnait contre mon abri. Je déposai mes sacs à mes côtés, sur le banc, et battis frénétiquement des ailes pour y faire tomber l’eau qui s’y était accrochée. Ne reste plus qu’à patienter, me dis-je tout enlever une mèche de cheveux mouillée qui s’était collée à mon visage.

Je mangeai les sucreries que je m'étais acheté pour faire passer le temps. Je sais que dans peu de temps il n'allait plus en avoir et que j'allais devoir attendre sans rien faire que cette pluie s'arrête. C'était fort ennuyeux d'attendre ainsi. La prochaine fois, je vais penser à regarder la météo avant de sortir. Je ne supporterai pas de devoir rester assis à ne rien faire sous un abribus une fois de plus. Comme si dieu avait attendu mes pensées, un chien arriva en trompe de sous la pluie dans l'abri, me prenant par surprise. Le pauvre chien semblait être complètement effrayé et vint se blottir contre mes jambes tout tremblant. Je me penchai pour aller lui caresser le dessus de la tête en souriant.

Coucou toi, qu'est-ce que tu fais ici ? Il est passé où ton maître ? Tu as été effrayé par le tonnerre je supposes, ton maitre doit être inquiet mon beau.

Je continuai de lui caresser derrière les oreilles et je remarquai qu'il se détendait tranquillement malgré qu'il restait toujours crispé. Lorsque j'entendis des nouveaux bruits de pas à l'intérieur de l'abri. Je relevai les yeux pour y voir un garçon à la flamboyante chevelure rouge tout essoufflé. Le maitre de ce chien surement.

Je.. suis... désolé! L'orage nous a surpris.. Et mon chien a pris peur.. Encore désolé!

J'arrêtai de caresser son chien pour me relever sur le banc et souris au nouveau venu.

Ce n'est rien ! Ça fait même plaisir d'avoir eu un peu de compagnie. Ce qui m'aurait déranger aurait surtout été qu'il est mouillé, mais l'étant moi aussi, ce n'est pas un gros problème.

Je rigolai avant de me pencher à nouveau pour aller agacer son chien

Alors, c'est un petit peureux ce gros gaillard !

Je me relevai en rigolant après avoir caressé le chien pour faire face au garçon qui avait sorti un bouteille d'eau de son sac.

Bref pardon, mais il me semble que nous soyons du même lycée, je me trompe ? Je m'appelle Duvley et toi ?

J’entendis le garçon à la chevelure flamboyante rigoler alors que je taquinai son chien.

On peut dire ça comme ça! Mais faut pas croire! Il est fort!

Difficile à croire venant d’un chien qui se cachait tout tremblant derrière mes jambes. Mais vu sa grosseur, ça ne m’étonnait pas. Je suis persuadée que ses dents ne doivent pas faire le plus grand bien lorsqu’il est en colère.

Oh, ne t'excuse pas! C'est joli comme nom! Euh... Et tu as raison! Je m'appelle Yuuma et je suis un Liberté à Xénila!

Merci ! Donc enchantée Yuuma !

Je lui souris joyeusement en retour. Moi qui entendais dire que les Libertés étaient des personnes dangereuses, je ne vois nullement un personnage dangereux face à moi ! La pluie continuait à battre violemment à l’extérieur de notre abri. Je crois bien que nous sommes prisonniers ici pour un moment.

Tu es chez les Origines, je me trompe? Et on dirait que tu as un bon feeling avec les animaux! Ce chien a un caractère assez...spécial tu sais! Mais il à l'air bien content d'être avec toi! Jolies ailes en passant! Houla! Je parle trop moi! Arrêtes moi si je deviens trop énervant!

J’aurais bien aimé lui répondre, mais alors que je terminai de rigoler pour lui répondre que Yuuma reprit la parole. Eh bien, lui qui avait peur de trop parler, mais ne me laisse pas le temps de répondre ! Ça ne me dérange aucunement, je trouve seulement cela rigolo.

Tiens! je viens d'y penser, j'ai une question à propos de tes ailes! Tu ne peux pas les rétracter ou un truc du genre? Une fille dans ma classe en a, et elle peut le faire mais puisque tu es là, c'est qu'il y a une raison non?

Pendant un court instant, je restai étonnée à sa question. Non pas qu’elle était stupide, mais que moi-même je me sentais stupide. Certains hybrides arrivent à rétracter leurs ailes ?! Quelle chance !

Parle autant que tu le souhaites ! Ainsi, nous sommes sûrs qu’il n’y aura pas de blanc. Je suis en effet une Origine. Et oh, tu sais, j’ai toujours bien adoré les animaux ! Qu’est-ce qu’un gros toutou comme lui peut-il bien d’avoir de spécial ? C’est vrai qu’il s’effraie pour un rien, mais il me semble être un bon chien !

Je m’amusai à donner des douces tapes sur la tête du chien à mes pieds.

Pas vrai mon beau ?

Je remarquai que je commençais à m’égarer dans la conversation, je n’étais pas bien mieux que lui.

Pour répondre à ta question, non, elles ne sont pas rétractables ! Je suppose que certaines personnes ont cette possibilité, mais pas moi. C’est fort dommage, je ne te compte pas le nombre de fois où ces ailes m’encombrent et que je voudrais les coupés ! Je n’ai pas eu cette chance. Enfin, malgré tout, je les aime bien ces ailes !

Je battis des ailes doucement alors que je les regardais en souriant. Je ne m’imagine pas vivre sans elles malgré tous les désavantages qu’elles m’apportent. Je m’arrêtai brusquement pour retourner mon regard en direction de Yuuma.

Finit de parler de moi ! Moi aussi j’ai une question pour toi. Tes cheveux, c’est leur couleur naturelle ? Parce qu’on dirait. D’ailleurs, j’adore justement ta couleur. À regarder ta tête, on dirait une adorable pomme toute rouge, c’est mignon !

Je penchai la tête sur le côté en rigolant d’amusant, lorsque je me souvins d’avoir en ma possession des bonbons. Je me retournai pour récupérer mon sac de bonbons déposé sur le banc et continuai de les manger tandis que j’écoutai Yuuma parler.

Euh, m-merci du compliment! Et oui, c'est ma couleur naturelle, aussi bizarre soit-elle... Même si, tu as une couleur originale t-toi aussi! Tes cheveux sont très jolis d'ailleurs! Le premier truc qui me vient pour les comparer serait une framboise, une framboise bien sucrée!

C’est avec un grand sourire que je récupérai une mèche de cheveux qui retombait sur mon visage pour les observer. Il est vrai que ma couleur est tout autant anormale, mais c’est ce qui fait son charme ! Non ?

Merci, moi aussi c’est ma couleur naturelle. Selon-moi, tes cheveux rouges n’ont rien de très étonnant ! Ils sont beaux comme ils sont.

Yuuma se retourna vers son sac pour y récupérer je ne sais quoi, avant de se retourner vers moi les joues légèrement rougis, un sachet de beignet à la main. Trop mignon !

Tu veux un beignet?

Oui, merci bien ! J’ai des bonbons, si tu le souhaites, sers toi.

Je récupérai un beignet que je portais à ma bouche alors qu’il continuait de parler.

Tu sais, on me dit rarement de bien de ma couleur de cheveux, comme de mes yeux d'ailleurs. Les gens trouvent ça "rebelle" et les enfants me trouvent souvent "effrayant", mais j'y peut rien! J'ai appris à vivre avec, pour rien au monde je me teindrait les cheveux ou mettrait des lentilles! J'suis content comme je suis!

Mon expression changea pour faire place à un visage étonné.

En quoi est-ce rebelle ou effrayant ? Crois-moi, tu es tout sauf effrayant. C’est ridicule de critiquer ta couleur de cheveux. Le monde est remplis de couleur, ce n’est pas pour le limiter au brun, blond ou noir ! Autant profiter de la diversité de couleur qui s’offre à nous. Tu as les cheveux rouges, roses, bleus, verts ? Ça change quoi, sauf que tu es original et que tu apportes à ce monde encore plus de couleur. Tes cheveux et tes yeux sont magnifiques, tu fais bien de ne pas les écouter.

Je souris chaleureusement à Yuuma tandis qu’il reprit.

Sinon, pour reprendre ce que t'as dit avant, je ne pense pas que tu devrait couper tes ailes! Elles sont magnifique, et puiiiis... Je sais pas ça rajoute un truc! Un certain charme je suppose. Elle te rende unique! Tu es la première hybride papillon que je rencontre! Et pour reprendre ce que tu as dit encore avant, ce chien est spécial parce qu'en fait il n'a rien d'un chien normal : Il est directement lié à mon pouvoir. Tu veux des précisions? Ah au fait, Il s'appelle Berus!

Encore des compliments, c’est tellement charmant de sa part. Je regardai Berus relever la tête lorsqu’il entendit son nom, en rigolant. Comment une bêbête comme lui peut-il n’avoir rien d’un chien normal ?

Oh tu sauras que j’ai une sœur libellule, si tu verrais ses ailes lorsqu’ils sont au soleil. Un spectacle sublime de voir la réflexion de la lumière sur ses ailes ! Mais merci beaucoup, c’est vraiment gentil de ta part. Puisque nous n’avons que cela à faire, je suis prête à écouter ce que tu as à me dire sur Berus.

Je terminai de manger le beignet alors que je croisai les jambes, toute ouïe à ce que Yuuma allait me spécifier.

Je me permis de prendre un deuxième beignet tandis que mon compagnon commençait ses explications. Ses succulents beignets ont gagné sur mes bonbons, je n’y peux rien.

J'imagine que ça doit être magnifique comme spectacle! Sinon, Berus est "spécial", parce que, le Berus que tu vois là est la forme scellée de ce qu'il est réellement, tu me suis jusque là?

Je tournai légèrement la tête sur le côté, curieuse de ce qu’il venait de m’annoncer. Ce chien est scellé. Il venait d’attirer entièrement mon attention. J’hochai la tête pour lui faire comprendre que j’avais bel et bien comprise et qu’il pouvait continuer.

C'est un chien des enfers, comme mon père l'appelait. Dé-scellé, il est bien plus gros, a 3 têtes et a un sale caractère. Un caractère vraiment exécrable... Je le contrôle mais sa forme libérée ne me respecte pas, ça me déprime un peu d'ailleurs. Il s'entendait très bien et respectait mon père, mais je suppose que je dois lui faire mes preuves... Et c'est mon but, je suis à Xénila pour ça! J'ai tendance à l'appeler Cerbère quand il est comme ça, la référence lui convient assez bien, je trouve.
Sous sa forme actuelle, il est tout l'opposé : il est gentil, respectueux, obéissant... bref! J'espère qu'un jour je m’entendrait avec ses deux personnalités, pas qu'une!
Ah oui! J'oubliais, lui et moi on peut communiquer mentalement!

Suite à quoi je regardais Yuuma avec un grand sourire et les yeux pleins d’étoiles

Ça doit être super de pouvoir communiquer avec son chien ! Je me suis toujours demander ce à quoi les animaux peuvent bien penser. Enfaîte lorsque Berus n’est plus scellé il ressemble à Toffu dans Harry Potter ? J’ai toujours bien aimé Toffu, il est mignon. Enfin, moi je te dis bon courage pour réussir à le dompter. La musique lui fait-il le même effet comme celui dans Harry Potter ?
Pardon, je m’égare un peu avec Harry…

Quoique ça soit plutôt sympa si ce Berus est comme je l’imagine. Je terminai mon deuxième beignet et me retins de prendre un troisième, ils n’étaient pas à moi après tout.

'Scuse du changement de sujet, tu faisais quoi en ville avant l'orage?

Yuuma avait pris place avec moi sur le banc, je m’étais donc légèrement décaler pour lui laisser de la place.

Il n’y a pas raison de s’excuser. Je suis tout bonnement venue dépenser

Je lui montrai mes sacs de mes emplettes qui reposaient sur le coin du banc pour prouver ce que je venais de dire.

Puisque nous y sommes, quelle est ta raison à toi ?

Sûrement rien de plus intéressant que la mienne. Mais ça valait le coût de demander

Je parlais beaucoup trop, mais cela semblait ne semblait pas l’ennuyer, bien au contraire, il en semblait amusé. Enfin, je n’étais pas la seule à parler beaucoup alors je suppose que cela ne soit pas vraiment un problème pour nous deux.

C'est super, mais des fois ça l'est moins. C'est comme parler avec quelqu'un, il peut être gentil ou insupportable par moment! Sinon, et bien tu as après l'idée avec Toffu, même si Berus est en fait assez différent. Après, j'ai jamais fais de test avec la musique mais honnêtement, je ne pense pas!
En tout cas merci de ton encouragement! Et je vois que tu es une grande fan de Harry Potter!

Je détournai les yeux légèrement gêné de cette dernière remarque.

Pas plus que n’importe qui, je ne me suis jamais rendu au bout des films, mais j’ai bien apprécié les premiers. Je le regardai à nouveau dans les yeux, tout sourire. Mais il reste que tu n’es jamais seul puisque Berus est toujours avec toi, pas vrai ?

Suite à son changement de sujet, je lui expliquai être venu faire des achats avant de lui renvoyer la question.

Oh, je ne faisais rien de bien passionnant non plus : je me baladais. J'en ai aussi profité pour racheter de la nourriture pour Berus.

Je rigolai, quoi de plus banal. Tandis que nous parlions, l’averse se faisait de moins en moins forte. Je m’en rendis compte seulement lorsque Yuuma m’en fit par.

Ça se calme on dirait! On en verra bientôt le bout!

Cette remarque fut rapidement suivie d’un éternuement de la part de mon partenaire.

Ahlala... Je vais sûrement être malade demain si je ne fais rien! J'espère qu'il va bientôt s'arrêter complètement de pleuvoir!

Je penchai vers lui pour l’observer, il serait dommage qu’il tombe malade dû à cette malheureuse pluie. Moi-même je n’étais peut-être pas assez couverte pour supporter le froid de cette température, mais je n’avais pas eu droit à une douche gratuite comme Yuuma qui n’avait malheureusement pas eu de chance. Sans lui demander permission, je déposai ma main sur son front pour m’assurer qu’il n’est pas déjà une fièvre apparente. Heureusement, ça ne semblait pas être le cas. Je retirais donc ma main lui offrant un sourire avant de reprendre place.

En effet, il ne serait malheureux que tu tombes malades ! Pour le moment tout semble aller. J’ai moi aussi hâte le retour du soleil, mais aussi dommage de devoir te quitter.

Détournant le regard, j’observais les gouttelettes qui glissaient de toi. Puis je m’exclamai joyeusement tout en battant des ailes.

Moi je prendrais bien un délicieux chocolat chaud !

Et rigolai à nouveau toujours concentrer à regarder l’eau tomber.

C’est plein d’espoir que j’observais la pluie diminuer tranquillement. Au loin, on pouvait même y voir des rayons lumineux percer les nuages gris. Peut-être allons-nous avoir la chance de voir un arc-en-ciel, ça serait magnifique !

Remarque, pour moi aussi un chocolat chaud ne serrait pas de refus!

Qui pourrait refuser la douceur d’un chocolat chaud ? Peu après, la pluie s’arrêta complètement, seule l’eau glissant sur les rebords des toits continuer à tomber. Il était enfin temps qu’elle s’arrête !

Il y a un café pas loin, on pourrait y aller! Ça nous réchaufferait! De toute manière, au point où j'en suis je peux rester encore un moment, je suis solide alors ça devrait aller!

Je détournai la tête pour pointer mon regard dans sa direction, il avait un grand sourire accrocher aux lèvres, ça lui va bien. Je répondis à son sourire avant de me relever heureuse de l’idée.

C’est une excellente idée ! J’espère qu’il y vende aussi des biscuits, ça serait merveilleux un chocolat chaud accompagné de biscuits.

Je remarquai qu’il observait son chien les joues légèrement colorées alors qui le gratifiait d’une moue boudeuse. C’était mignon ! Je lâchai un rire avant de me pencher pour tapoter la tête de Berus.

Il a dit quoi le vilain pour que tu es une telle expression ?

C’était plutôt étrange d’imaginer qu’il venait d’avoir une discussion avec cette belle petite bête alors que n’entendait rien. Mais je l’avais deviné à la manière où ils se regardaient tous les deux. Je relâchai Berus et me relevai pour faire face à Yuuma.

On devrait se mettre en route tout de suite, au risque qu’il se remette à pleuvoir.

Je mis finalement le pied à l’extérieur de l’abribus. Le soleil se pointait tranquillement à travers le nuage, je relevai le visage et fermai les yeux pour profiter de ses doux rayons. Soleil, tu m’avais manqué. En ouvrant les yeux je distinguai à ma gauche un arc de couleur s’élever dans le ciel. Excitée, je pointai l’arc-en-ciel du doigt un sourire d’émerveillement au visage.

Regarde là-bas, il a un arc-en-ciel !

Après un petit moment d’admiration, je me calmai enfin et décidai de suivre Yuuma jusqu’au café, lui faisant confiance sur la direction à emprunter.

Yuuma me semblait tellement heureux que si nous aurions été dans un dessin animé, des étoiles seraient en train de tournoyer au tour de son visage. Je ne saurais vous dire ce qui le rendait si joyeux, mais ce que je savais c’est que cette joie était partagée. Je n’avais pas de véritable raison d’être heureuse, disons que cela était dû à un petit mélange de tout. Le retour du beau temps, l’arc-en-ciel flottant au-dessus de nos têtes, le délicieux chocolat chaud qui m’attendait, la charmante compagnie de Yuuma et de Berus, la douce odeur de pluie qui était resté suite à l’orage… Tout cela ensemble me convenait pour me faire sourire et savourer le moment.

Nous n’eûmes pas à marcher longtemps avant d’atteindre le café. Yuu’ n’avait pas tort, il ne se trouvait pas très loin. Après nous être assis confortablement à une table un peu éloignée et que nous avions en main nos douceurs, nous continuâmes de parler. Notre conversation tournait au tour de rien, mais pourtant je ne m’ennuyais pas. Nous pouvions parler de choses que nous aimions pour ensuite commencer un semblant de débat sur un sujet complètement ridicule et finalement commencer une discussion très sérieuse sur le sens de la vie. Cela n’avait ni queue ni tête et pourtant le temps défilait à une telle vitesse !

Je me permis d’être très gourmande et ne me gênai pas de me remplir l’estomac de délicieuses sucreries, impossible de résister à l’appel de la nourriture. Mon partenaire se mit même à m’offrir une meilleure explication sur le lien entre lui et son toutou. C’était très étonnant de découvrir la vérité sur cet étrange lien entre ces deux-là. Je pris des notes dans le coin de ma tête, peut-être qu’un jour ses informations allaient me servir. Mais cela restait passionnant à apprendre.

Depuis un moment déjà nous avions terminé de nous remplir le ventre et pourtant nous restions là à parler. Nous dûmes finalement payer, Yuuma insista pour s’occuper de ça. Je ne voulus pas le laisser tout payer, nous avions tant mangé ! Après m’être obstiné contre lui, je dus me résoudre à abandonner. En vain, je le laissai payer.

D’accord, mais la prochaine fois, c’est moi qui paye et je ne veux pas de protestation ! Oh, bien sûr s’il y a une prochaine fois.

Le message était clair, vous ne trouvez pas ? J’avais bien apprécié ce moment en sa compagnie et je serais prête de reprendre ça n’importe quand. Je me décidai à me soulever de ma chaise tout en m’étirant les jambes et les bras, engourdit d’avoir passé autant de temps dans la même position.

Je suppose que nous devrions rentrer, nous avons du chemin à faire et je n’aimerais pas rencontrer une nouvelle fois notre amie la pluie.

J’offris un doux sourire à Yuuma en attende d’une réponse de sa part. Je n’avais pas spécialement envie de rentrer, mais il fallait bien y retourner un jour. Nous allions avoir tout le trajet du retour pour continuer à discuter.

Pas de problème! Et je serais ravi de prendre un verre en bonne compagnie encore une fois!

Je fus heureuse d’apprendre qu’il acceptait que l’on se rencontre à nouveau. On était donc deux à avoir apprécié le moment. Comme quoi cette pluie ne nous avait pas apporté que du malheur.

Très bonne idée! Et puis j'ai une douche à prendre, haha!

Je rigolai légèrement avec lui. En effet, espérons ne pas arriver trop tard pour se réchauffer de nos vêtements mouillés. Tout particulièrement pour lui qui en avait bien plus souffert que moi, le pauvre.
Après que Yuuma eut éveillé Berus qui dormait à nos pieds, nous prîmes enfin la route pour rentrer au Lycée. Yuuma n’avait pas terminé de me parler et ce malgré le long moment de bavardage que nous avions eu au café.

Dis moi : Je pourrais avoir ton numéro de portable? Enfin... Si tu en as envie, bien-sûr! Comme ça on pourra s'organiser des sorties plus souvent!

Oui bien sûr ! Il serait tellement plus simple comme ça. Je me mis à la recherche d’un papier dans mon sac et tombai sur un bloc note en forme de papillon. Très ironique de ma part, vous ne trouvez pas ? Au moins, comme cela il n’oubliera certainement pas de qui ça provient. Je récupérai un stylo rose dans le fond de mon sac et y écrivis mon numéro. Je rangeai rapidement stylo et bloc note avant de remettre le papier à Yuuma.

Voilà ! Tu me contacteras pour que je t’ajoute. Ne le perd surtout pas.

Complétai-je en le taquinant, je savais qu’il ne le perdra pas. Enfin, je crois. Bref, la discussion n’était pas terminée

Sinon, c'est quoi tes centres d'intérêts?

Bonne question… Je réfléchis un moment.

Alors mes centres d’intérêt… J’aime bien tout ce qui se relit à la nature, je suppose que si la classe Destiné serait toujours en fonction, je les aurais peut-être rejoint. Sinon, c’est un peu difficile de te fournir un véritable centre d’intérêt, les Origines sont reconnus pour ne pas en avoir, pas vrai ? J’apprécie bien tout ce qui est couture et coiffure… Avec cette chevelure, il faut bien savoir se débrouiller !

Ouf ! Je parlais autant que mon compagnon sur le coup. Mais temps pour reposer sa langue, les questions continuèrent de suivre sans tarder.

Et tu écoutes quoi comme musique?

Une nouvelle courte réflexion.

Un peu de tout, je n’aime pas un style en particulier. Je peux très bien passer d’une trame musicale Disney pour poursuivre avec du rock.

Arrêtons-nous avec les questions ici puisque Yuuma ne semblait pas s’arrêter. Il continua de la sorte au courant de notre trajet. Parois, j’avais la possibilité de lui renvoyer la question. Il était tellement curieux, c’était marrant. De cette manière, le retour ne fut pas bien long. Il se déroula trop rapidement selon moi, nous ne tardâmes pas à atteindre notre destination.

Bon bah.. Nos chemin se séparent ici je suppose. En tout cas, je suis ravi de t'avoir rencontrée! C'était une super journée! Et, j'espère te revoir une prochaine fois! Lui aussi d'ailleurs. Bonne journée Duvley!

Je souris au jappement approbateur de Berus au côté de son maître. Me penchant pour caresser ce gros toutou, je déposai un baiser sur le dessus de sa tête puis me relevai pour saluer convenablement Yuuma.

En effet, c’est très plaisant. Bonne journée à toi aussi Yuuma. À bientôt, j’espère.

Finalement, nous partîmes chacun à notre occupation. C’est un sourire accroché aux lèvres de cette merveilleuse matinée que je saluai Yuuma qui se dirigea vers les dortoirs. Quant à moi, je restai à profiter du soleil qui m’avait bien manqué aujourd’hui. Malheureusement, il ne resta pas longtemps, à peine une heure plus tard qu’il se retrouvait camouflé derrière d’épais nuage gris. C’était le temps de rentrer.