Sport est synonyme d'ennuis... [Alexeï/Maïwen/Luna]

Guettant la porte de M. Avery j’attendais l’arrivée de ma nouvelle victime. Un autre jour de chance se présentait à moi. C’était la veille que j’avais appris, grâce à l’un de mes coéquipiers Liberté qu’une jeune fille prénommée Luna, maestro, avait rendez-vous chez notre professeur principal. Le moment parfait pour moi afin de voler sa clé! J’attendais donc là depuis maintenant une bonne demi-heure me tournant les pouces. C’est finalement que je la vis, mâchant un chewing-gum. Je me redressai vivement. Finalement, ça valait le coup d’attendre, avoir su qu’elle serait si menue!

-Excuse-moi. Je suis attendue par monsieur Avery. Tu peux me laisser passer s'il te plaît?

Un sourire s’affichait sur mes lèvres. J’admirais les gens qui se prenaient pour une autre personne!

-On pourra se taper dessus après si tu veux, mais j’ai pas particulièrement envie de mettre le prof en colère. Tu peux même me suivre dans la salle, j'en ai rien à faire.

Je haussai un sourcil. Comme si elle pensait vraiment que j’allais la suivre dans son embrume! Je préférais davantage en finir maintenant. C’est pourquoi j’avançais vers elle d’un pas lent mais déterminé.

-Oooh! Mademoiselle est pressée… Je vois… Seulement, je ne suis pas du genre à… tu vois laisser les gens me filer entre les doigts. C’est donc pour cela que je te propose un marché, tu me donnes ta clé et ainsi tu es débarrassé de moi!

Maintenant à quelques centimètres d’elle, je fixais ses yeux violets puis poursuivis

-Ce serait… dommage de défigurer ce joli minois par… une simple clé tu ne trouves pas?! Mais bien sûr, si tu coopères je n’aurais aucune raison de te faire du mal… à toi de choisir!

Sur ses mots je m’éloignais de quelques pas et croisais les bras toujours autant menaçante.

-Parce que tu penses vraiment que je suis assez cruche pour te donner ma clé comme ça? Et puis, tu m'a l'air bien prétentieuse. Je doute que tu puisse me "défigurer", me blesser peut-être mais il ne faut pas croire que je suis une lavette non plus. Tu as beau être forte, je ne le nie pas, tu ne sais rien de moi et tu me provoques. Ce n'est pas très malin venant d'une jeune fille intelligente telle que toi, Chikara.

Je ricanai intérieurement à cette réplique, je ne pensais pas qu’une jeune fille pouvait embarquer dans mon jeu aussi facilement! La jaugeant toujours, je la laissais terminer son dialogue un sourire narquois affiché aux lèvres.

J'étais sérieuse en disant qu'on pouvait combattre après, mais tu ne semble pas assez maline pour le comprendre. Je ne suis pas du genre à fuir, mais je suppose que tu es trop bornée et que te parler est inutile... J'aurais au moins essayé d'être gentille... Dommage.

Je laissais échapper un rire moqueur. Se mettre à la place d’une autre personne pour avoir l’air plus forte, alors là!

-Sérieusement. Laisse. Moi. Passer.

Les bras toujours croisés je restais indifférente à son changement de voix. Si elle croyait me faire peur… Réfléchissant à ma technique d’approche, je fixais ses yeux violets. Si je voulais avoir la clé le plus vite possible je devais agir rapidement. Je mis donc mon plan en œuvre, pour cela, un seul mot suffit :

-Non

Sur ses mots, je me laissais glisser au sol. Jambe tendue, muscles raidis je frappai. Donnant un féroce coup de pied à mon adversaire à la jambe gauche, j’attendis que celle-ci tombe au sol afin de la clouée sur place. Mon bras sous sa gorge je mettais de la pression afin de bloquer son souffle puis, d’une voix directe pris la parole… tout c’était passé si vite…

-Je te laisse une dernière chance petite insolente. Sois tu vis ou sois tu meurs, décide. Trois secondes pas plus.

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-C'est bien plus qu'il n'en faut!

Sur ses mots elle se dégagea de mon emprise et m’envoyait heurtée le mur son pouvoir déclenché. Je me relevai aussitôt. Je l’avais sous-estimé, elle n’était pas comme les autres minables que j’avais déjà affrontés, seulement, elle était encore loin de pouvoir me vaincre, ce n’était donc pas son fort caractère qui allait m’arrêter. Donnant machinalement des coups à mon adversaire, je repensais en même temps à un plan B. Chaque personne à un point faible et j’avais bien l’intention de trouver le sien durant cette bataille. Quoique, à bien y penser, j’avais récemment entendu dire par mon  "employé " que cette chère Luna avait eu un passé difficile en lien avec la mort de sa mère mais aussi en lien avec le harcèlement qu’elle subissait à l’école… Voilà une bonne méthode pour la faire craquer. Ayant déjà trop pris mon temps, je voulus mettre mon plan de manipulation en œuvre, mais des griffes ainsi qu’un coup de genou vinrent me ramener à la réalité. Elle m’avait touchée. Le choc passé, je m’adossais au mur derrière moi et regardais la fille aux cheveux violets, je me mise à rire d'un rire tonitruant qui, à mon égard empli le couloir. Quelques secondes s’écoulèrent sous mon rictus puis, disparaissant aux yeux de Luna je refis surface dans ma chambre.

Ouvrant ma garde-robe à grande vitesse, j’en ressortis mon sac de sport. Je devais une fois pour toute en finir avec cette saleté de Luna et pour cela, des armes s’imposaient. Non pas qu’elle était une dur à cuire mais si je ne voulais pas avoir des ennuis, le temps m’était compté, surtout qu’elle m’avait touché, je devais lui rendre la pareille. Provocation, manipulation et attaque rapide n’ayant pas fonctionné jusqu’à maintenant je devais utiliser d'autres moyens cette fois plus efficaces encore. Ayant retrouvé mes armes, je me téléportais au même endroit où se déroulait le champ de bataille quelques secondes auparavant, cette fois, je réapparus derrière mon adversaire, armes en main.

-Coucou sifflai-je entre mes dents

Faisant pivoter mes armes tranchantes autour de moi je m’approchai d’elle d’un pas lent mais assuré, prête à blesser. Lorsque je me fus assurée d’être assez proche de Luna pour l’attaquer mais assez loin d’elle pour qu’elle ne puisse pas me toucher, je lui infligeai, avec la rapidité d’un éclair, une blessure à l’épaule, sois une belle et longue cicatrice d’où le sang pouvait couler à sa guise.

-Tu en veux d’autres je suppose… petite isolente? Ahahahaha!

J’allais lui donner une bonne correction lorsque j’entendis un grincement provenant du bureau de M. Alexei ce qui arrêta mon geste. Un œil toujours gardé en direction de Luna je m’assurais qu’elle ne me saute pas dessus. Je tendis l’oreille jusqu’à ce que cela fût inutile. Malgré moi, la porte s’entrouvrit, maintenant trop tard pour un échappatoire.