Naminé Avilov [Terminé]

   La nuit était déjà bien entamée lorsque Mme. Avilov tendit l’oreille vers la porte de sa fille afin d’entendre les « bzzz » répétitifs qui signifiait qu’elle travaillait encore sur la même chose. Quelques soupirs frustrés, parfois même quelques grognements enragés ou des marmonnements incompréhensibles se faisaient aussi entendre.

La femme ouvrit la porte et alluma la lumière d’un coup, se postant devant le plan de travail de Naminé, les mains sur les hanches. Seulement, celle-ci ne daigna même pas relever la tête, trop concentrée sur dieu seul sait ce qu’elle fabriquait. Sa mère tenta de la résonner, il est tard, tu continueras demain, trois heures de sommeil par jour ne suffisent pas pour une fille de ton âge, mais en vain ; Naminé ne l’écoutait même pas.

Serrant les dents, sa mère s’en approcha et arracha ce que sa fille tenait entre ses mains afin de l’examiner.

« Redonne-moi ça! » Cria la petite brunette.

Ignorant sa fille qui tentait en vain de reprendre sa possession, Mme. Avilov tourna l’objet de tous les bords et tous les côtés, espérant trouver quelque chose qui l’impressionnerait. Rien. C’était tellement banal ; une petite boîte métallique avec plusieurs fils de toutes les couleurs qui en ressortaient.

La petite brunette sauta afin d’attraper son invention, mais sa mère la repoussa. Elle se tourna ensuite vers le plan de travail de sa fille, puis fit un tour complet afin d’observer la chambre entière. Il n’y avait qu’elle à blâmer, à lui avoir permis d’avoir toutes les technologies qu’elle souhaitait. Maintenant, elle ne sortait plus de sa chambre et passait ses journées à jouer ou bien à créer ce tas de trucs inutiles.

Mme. Avilov jeta un nouveau regard à sa fille puis lâcha la petite boîte qu’elle tenait entre ses mains, celle-ci allant rapidement se fracasser contre le sol.

Un cri aigu sortit de la bouche de l’adolescente qui se mit à genoux afin de contempler avec tristesse les milles pièces qui avaient composé cette invention sur laquelle elle avait passé des centaines d’heures. Elle releva la tête vers sa mère, lui demandant pourquoi, pourquoi avait-elle fait ça?

« Tout ça. C’est terminé, trancha sa mère en pointant toute la chambre. Tu vas cesser de perdre ton temps avec tes inventions futiles et tes jeux stupides. Tout ça va changer, Naminé. Maintenant, va dormir. »

La femme sortit de la pièce en claquant la porte derrière elle, laissant sa fille aussi brisée que cette invention.

Le lendemain, la femme tint parole. Mme. et M. Avilov vidèrent la chambre de la petite, ne lui laissant qu’un lit et un bureau de travail vide. Naminé pleurait en voyant se qui se produisait, ses outils jetés à la poubelle, sa collection d’inventions posés sans délicatesse dans une malle verrouillée, ses jeux vidéos dans des sacs en plastiques, sa télévision donné à dieu seul sait qui – sa vie résidait dans toutes ces choses, sa seule source d’épanouissement venait d’être jetée à la poubelle -.

Ses parents lui dirent ensuite qu’elle allait devoir se concentrer uniquement sur ses études, afin de se trouver un emploi important pour le futur – et non pas de vivre en espérant que de futiles inventions deviennent légendaires. Rien de cela n’arriverait.

Ils l’inscrivirent donc à Xényla, convaincus qu’aucun autre endroit ne serait mieux adapté pour faire de leur fille le génie dont ils rêvaient.

C’est donc sans aucune de ses possessions passées que Naminé Avilov quitta la demeure Avilov pour le lycée Xényla. Incertaine de ce qui l’attendait là-bas.