Viens que je te violente [Eva&Charly]

Février. Voici déjà plusieurs mois que ma meilleure amie s'est faite sauvagement agressée par ce fou furieux de Processus. Voici plusieurs mois que je rumine ma vengeance, entourée de ma Dream Team de rêve. Aujourd'hui, mon plan va être mis à exécution. Je vais aller dans le laboratoire et cueillir cette petite poule mouillée de Charly. Il s'agit du copain de ce fou. C'est juste pour lui rappeler que si lui peut faire du mal aux autres, moi je peux faire mal à ceux à qui il tient. Je ne vais pas massacrer Charly comme l'autre l'a fait. Je vais juste lui faire la peur de sa vie et lui voler sa clé.

Avec un petit sourire, je traverse les couloirs. Rien dans mon attitude ne peut permettre de savoir ce que je m’apprête à faire. Après tout, les gens s'attendent à ce que je m'attaque à des gens de ma taille. Charly a beau être champion de la BS dans sa catégorie, 4 grades nous séparent. Et j'ai été championne de la mienne. En soi, il va passer un très très mauvais quart d'heure. Je vais être douce et compréhensive, cependant. Je ne vais pas lui fracasser la tête contre une table. Du moins, je l'espère.

Arrivée en face du laboratoire, je ne peux m'empêcher de ricaner discrètement. Je sais qu'il n'y a pas beaucoup de monde à cette heure là, donc c'est parfait. J'ouvre la porte en revêtant un voile d'illusion. Ce que les quelques Processus voient, c'est leur prof principal habituelle.

- Les enfants ? Vous pouvez sortir deux minutes ? Il faut que je parle à Charly.

Heureusement pour moi, aucun ne pose de question et je peux verrouiller tranquillement derrière moi. Me voilà à présent seule face à Charly. J'enlève l'illusion et lui adresse un sourire.

- Bonjour Charly, heureuse de te rencontrer.

Certes, j'ai quitté le club de gymnastique pour aller dans le club d'hôte. Je l'ai fait parce qu'Oscar me l'a demandé. Je ne sais pas si c'est la meilleure des idées, mais pourquoi pas. J'ai parfois l'impression que je suis pas à ma place, mais bref. Je vais sûrement m'y habituer à force. Ils sont tous super gentils avec moi.
Mais je reprends. J'ai certes quitté le club de gymnastique, je suis encore dans le club de chimie. Avant, j'étais assez triste que Nett n'y soit pas avec moi. Maintenant, disons que je suis plutôt content. Je l'aurai mal vécu de devoir le supporter tout le temps. Je crois que je ne peux plus le voir. Il m'a trop blessé, j'ai encore mal.

Mais je ne dois pas y penser ! Je dois essayer de tourner la page et tout ira bien. Il n'y a plus aucune raison que je m'en fasse. Maintenant, je n'ai plus que deux problèmes : ma clé et Sacha. J'en ai aussi un troisième, mais c'est plus compliqué à gérer un changement pareil.
Enfin voilà, je ne sais pas pourquoi je pense à tout ça, je devrais juste marcher un peu plus vite. J'essaye de m'occuper l'esprit, mais ce n'est pas forcément les meilleurs sujets auxquels je peux penser. Je vais aller au club de chimie, ça va être cool.

J'ai plein d'idée en ce moment. Je veux repartir sur un bon pied. Je suis certain que je vais avancer dans les recherches de mon oncle. Je ne peux qu'y arriver, si j'ai de la volonté. J'en ai, ça suffit de me faire marcher sur les pieds. Mais bizarrement, j'ai beau me dire ça, je n'y crois presque pas.
Pour une fois, j'arrive pile à l'heure dans le laboratoire. Je vais à ma table et je ne parle à personne. J'aurais pu parler à Elias, mais il n'est pas là aujourd'hui. Tant pis. Mais ce n'est pas si grave, parce que Mlle Malatesta vient d'entrer. Ça ne va donc pas être une heure comme les autres.

-Les enfants ? Vous pouvez sortir deux minutes ? Il faut que je parle à Charly.

Je commence doucement à ranger mes affaires. Mais je réalise que c'est mon nom qu'elle a dit. Elle veut me parler à moi ? Je la regarde comme si on venait de m'apprendre quelque chose d'incroyable. Peut-être qu'elle va me parler de ma demande, je ne sais pas.
Mais à peine tout le monde hors de la salle qu'elle ferme derrière elle. Ce n'est pas lo… Ah. Ce n'est pas logique, mais ce n'est surtout pas ma prof. Je me retrouve avec une fille bien trop connu à mon goût. C'est Evangeline , une Origine de grade I, deuxième élève la plus puissante du lycée. On entend son nom partout. Comme celui de son ami Shane. C'est eux les plus populaires.

-Bonjour Charly, heureuse de te rencontrer.

Son sourire est indescriptible. Je crois que je la trouve jolie, mais cette situation me laisse beaucoup trop perplexe. Elle me connaît, alors que je n'ai rien de particulier. Et puis, pourquoi elle vient me parler ? Je ne comprends pas.
Je m'avance donc vers elle, un sourire pas assuré aux lèvres.

-Heu… Salut ? Moi pareil. Je peux t'aider pour... quelque chose ?

Je n'ai pas trouvé mieux. Et puis, c'est sûrement juste ça. Elle doit vouloir mon aide pour quelque chose, je vois rien d'autre. Ça me semblerait bizarre qu'une fille aussi belle et populaire vienne me parler, juste pour me parler. Mais en même temps, elle doit forcément avoir un truc bien spécial en tête, sinon elle ne nous aurait pas enfermés.

Ce garçon est un peu simplet honnêtement. Enfin, je ne sais pas mais si quelqu'un arrive vers toi, alors qu'il est hyper populaire et que toi t'es le mec lambda, déjà tu te poses des questions. Ensuite, quand tu as une clé, tu te dois de te méfier de n'importe qui. On sait jamais. Je plains ce pauvre Oscar en vrai, parce que si tous ces camarades sont crédibles à ce point, Rip à ses clés. Il s'avance vers moi avec un sourire absolument pas certain. Là, de suite, je me sens un peu mal de ce que je vais lui faire. C'est vrai. Techniquement il n'a rien fait ce petit bougre. 

- Heu... Salut ? Moi pareil. Je peux t'aider pour... quelque chose ?

Je lui souris en retour et commence à déambuler dans le laboratoire. Je m'arrête parfois pour regarder des pièces un peu étranges dont je ne comprends pas l'intérêt. Pourquoi y a-t'il tant de choses inutilisées dans cette pièce ?

- Et bien oui. Je pense que tu peux m'aider.

À un moment, j'ai pensé l'attraper par le col pour le menacer. Mais vu qu'il est plutôt grand par rapport à moi, j'abandonne de suite l'idée. Résultat, je pivote sur moi-même et pars m'assoir sur une table de travail à côté de lui. Là, je lui attrape son haut pour rapprocher son visage du mien. 

- Je veux ta clé. Juste ça.

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Elle me sourit encore. Je suis partagé entre l'envie de sourire aussi, parce qu'elle est toute mignonne., et l'incompréhension totale. Je ne trouve pas cette situation normale. Alors qu'elle se balade dans le labo, plein d'idées se forment dans ma tête. La première, c'est qu'elle vient par la demande de Sacha. Qu'il veut encore me pourrir la vie, mais par d'autres moyens. Ça semble logique non ? C'est la première et celle qui me fait oublier toutes les autres. J'en perds mon sourire.
J'aime de moins en moins cette situation maintenant. Le silence qui s'est instauré est gênant. Vraiment très gênant. Heureusement, Evangeline vient le briser :

-Et bien oui. Je pense que tu peux m'aider.

VOILÀ !

Non mais, forcément. Je me suis fait des films. Elle a juste besoin de mon aide. Elle ne vient pas pour me frapper de la part de Sacha. Je me sens mieux d'un coup ? Comme soulagé. Tout va bien se passer.
Elle revient vers moi et s'assoit. Je ne sais pas trop quoi penser, mais le fait qu'elle m'attrape par le col de mon T-shirt change tout de suite la donne.

-Je veux ta clé. Juste ça.

Ma clé… Bien sûr putain. Mais c'est ça. Je suis trop con. Je ne réfléchis pas assez quand il faut et trop quand il ne faut pas. Je le sais très bien que j'ai une clé. Je suis la cible parfaite en plus maintenant que Nett n'est plus avec moi pour me protéger. Enfin, je l'étais déjà quand il était là. Il n'était pas tant que ça avec moi au final.
J'arrive pas à parler directement. Mes yeux sont plongés dans les siens. Ils sont aussi rouges que ceux de Sacha. S'il y a un truc que j'ai appris, c'est que les Origines n'ont pas de pitié. Si je fais quelque chose, ils me frappent ? Si je ne fais rien, ils le font aussi. Donc bon, j'ai rien à perdre.

-Ma clé ? Mais bien sûr, tu peux la prendre.

Quand je dis que j'ai rien à perdre, mais vraiment rien. Je m'en fous, j'ai déjà tout perdu et je suis complètement brisé au fond. Tout ce qu'il me reste, c'est l'envie de rentrer chez moi et de me mettre en boule dans mon lit. Mais je ne peux pas.
Je commence alors à fouiller dans ma poche, alors que la clé n'est pas dedans. Je viens me mettre juste à côté de l'Origine alors que me tiens toujours. Je ressors ma main super vite et viens la frapper dans le ventre.

-Oups pardon, je l'ai pas trouvée…

Moi-même, je regrette ce que je viens de faire. Je viens tout simplement de signer mon arrêt de mort. Qu'est-ce que je suis con. Je n'en peux plus de moi, c'est insupportable. C'est sûrement pour ça que Nett ne m'aimait pas vraiment...

Cet enfant ne me semble absolument pas avoir l'esprit d'équipe. Il est chez les Processus mais veut me donner sa clé comme ça. Et bien, d'un côté j'ai envie de le taper pour qu'il prenne un peu conscience que ce n'est pas juste un simple jeu, de l'autre côté j'ai envie de le féliciter d'avoir compris qu'il ne sert à rien de me chercher. Ça m'évite des désagréments voyez-vous. Je ne me salie pas, je n'use pas trop de mon pouvoir, tout est parfait. Soudain, j'étouffe un bruit sourd. Ce Charly vient véritablement de me taper dans le ventre. Comme ça. Le gars tient pas à la vie du tout.

- Oups pardon, je l'ai pas trouvé...

Le regard noir que je lui lance risque de lui faire ravaler ses paroles. Ce petit con ne va pas vivre longtemps. Je lui attrape l'arrière de la tête pour la faire aller vers le bas. En même temps, je lève mon genou pour qu'il aille rencontrer son front. Il va me donner sa clé. Ça, pas d'inquiétude.

Je descends de mon perchoir et pousse le petit Processus jusqu'à un mur. Là, je m'autorise un petit sourire.

- Tu es au courant j'espère, que tu vas mourir pour ton acte. Comment je te fais ? À la broche ou au micro-ondes ?

Pour une fois que je lui laisse le choix.

Si je regrette, ce n'est pas qu'un peu. J'ai l'impression qu'Evangeline va me manger. Je ne rigole pas, son regard est froid, dur. Pourquoi tous les Origines que je rencontre veulent ma mort ? Et pourquoi ils sont tous beaux, mais méchants ? Je ne comprends pas. Il doit y avoir une logique. Si j'avais les cheveux noirs et les yeux rouges et que j'étais aussi froid que la glace, je serais sûrement chez les Origines, ça doit être des critères pour cette classe.
Sauf que là n'est pas le sujet du moment. Il ne se passe même pas quelques secondes avant qu'elle n'attrape la tête et vienne la faire rencontrer son genou. Le choc me fait plus que mal. Comme si ma tête allait exploser. Elle n'y est vraiment pas allé de main morte.

Mais elle n'en a pas fini avec moi. Elle se relève et me pousse contre un mur. Pour une fois que je suis plus grand que quelqu'un, je n'ai pas du tout une impression de grandeur, je me sens tout petit. C'est horrible. J'aurais peut-être dû vraiment lui donner ma clé. Ça serait moins douloureux, elle m'aurait laissé.

-Tu es au courant, j'espère, que tu vas mourir pour ton acte. Comment je te fais ? À la broche ou au micro-ondes ?

Je ne sais pas ce qui est le pire, son sourire ou ce qu'elle me demande. Je crois que je tremble, j'en suis même sûr. Est-ce qu'elle compte vraiment me tuer ? Je n'aime vraiment pas cette idée.
Je n'arrive pas à décrocher mes yeux des siens, pourtant, j'ai envie de partir en courant. Qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je réponds ? Mon pouvoir ne m'est d'aucune utilité, enfin je crois. Ah moins que…

-Hum… Je sais pas…

C'était pas la meilleure des réponses. Mais ce n'est pas non la meilleure des situations. Je n'ai rien à perdre sauf ma clé. Si j'ai appris un truc, c'est qu'il faut toujours essayer de surprendre les autres. Sacha n'est pas super futé, mais ça ne doit pas être une généralité. Evangeline m'a l'air beaucoup plus dégourdie.
Je vais donc tenter quelque chose. Je ferme les yeux et me transforme entièrement. Vu qu'elle tenait mon T-shirt, elle ne me tient plus. Maintenant que je suis au sol, je me transforme en Bermudien à nouveau. Juste une transformation de quelques secondes. En me relevant, je prends soin de pousser Evangeline en arrière pour tenter de la faire basculer.

-S'il te plaît… T'es pas obligée de t'acharner. Je te laisserai pas prendre ma clé aussi facilement, mais rien ne sert de se battre comme ça…

J'essaye oui. C'est voué à l'échec et alors ? J'ai bien vu ce que des gens sont capables de faire pour gagner ce jeu. Nett en est l'exemple parfait. Il a bien oublié de me dire tout ce qu'il a fait pour avoir des clés ou des Jokers. Mais je l'ai appris maintenant. Je ne veux pas que des gens fassent comme lui.

Si mes yeux pouvaient lancer des éclairs, l'idiot en face de moi serait mort depuis longtemps. Je ne sais pas ce qui me retient de lui faire subir ce que ce salaud a fait subir à ma meilleure amie. D'ailleurs, je ne pense pas me retenir. Candless a frappé un être cher. Je vais faire la même chose.

- Hum... Je sais pas...

Cet écureuil est un idiot. Il n'y a pas d'autres mots pour décrire cela. Pourtant, il arrive à me glisser entre les doigts. Fichus hybrides. Je sais bien pourquoi j'ai du mal avec eux. Titubante sous la pression de Charly, je reprends pied et l'observe. Il essaie de fanfaronner pourtant nous savons tous les deux qu'il va perdre. La pièce est fermée. Les autres sont partis vaquer à leurs occupations, persuadés que Charly May parle avec Mlle Malatesta.

Un rictus étire mes lèvres tandis que je m'approche du petit rongeur. Je ne laisse rien pvoir et au dernier moment, je lui envoie mon poing dans la face. Ma main me fait mal. Je n'ai pas autant l'habitude d'user de mes mains dans un combat. Mais je dois avouer que les quelques cours pris auprès de certaines personnes qualifiées m'aident particulièrement. Je secoue ma main et me retourne, pour aller m'asseoir sur la table de travail de tout à l'heure.

- Tu sais que j'ai tout mon temps Charly. Et de nous deux, on sait qui va gagner. Tu ne voudrais pas que ce qui est arrivé à Duvley se reproduise, n'est-ce pas ? Le petit protégé de Candless, réduit à l'état de loque, comme il l'a fait à ma meilleure amie.