Comment se faire haïr en une leçon ! Ft. [Lalegün - Sekai]

Tout aurait bien pu se passer aujourd'hui... Seulement, par un événement fortuit auquel je ne m'attendais absolument pas, cette journée avait pris une tournure étrange... Il y avait des jours où j'étais maladroite et je tombais partout dans les couloirs et il y avait les jours comme celui-ci... Des jours où ma maladresse me poursuivait jusque dans ma chambre.

La chambre était divisée en trois parties, nous étions trois donc forcément. Anny, Lalegün et moi... Malheureusement pour moi, aujourd'hui Yuki avait décidé de jouer... Mais ce n'était pas vraiment le lieu adéquate ....

Une de mes nombreuses peluches étaient arrivées dans la partie de mon cher colocataire, Lalegün pour ne pas le nommer. Il était musicien ! Je crois... Mais vu tous les instruments posés un peu partout qu'il possède je pense qu'il est bien musicien.

Il tenait à ses instruments comme moi à mes doudous ! Pour le coup, je comprenais ce sentiment ! Généralement je ne m'approchais pas de ses affaires j'avais toujours peur de glisser sur X ou Y objets... Maladroite comme je suis... J'étais tout à fait capable de tout casser à cause d'un seul petit faux pas.

D'ailleurs lui aussi me tenait à distance pour le bien de ses instruments chéris, en plus je tenais à ma vie ! Mais en ce moment.... Mon nounours était de l'autre côté de ma partie....

Que faire...? Enfreindre LA règle qui est NE PAS DÉPASSER LA ZONE ! ou bien... Braver les lois de la chambre et aller la chercher?

Après tout elle n'était pas vraiment inaccessible, posée sur le sol devant son bureau. Je m'asseyais en tailleur sur mon lit et observais ma peluche sous ce bureau. Que faire....? Je devrais en profiter... Lalegün n'est pas là il ne me grondera pas si je vais juste récupérer mon bien. Et si je ne casse rien il ne le saura jamais !

Sans oublier qu'aucun objet n'est sur la trajectoire entre le bureau et moi.... Il y avait peu de chance que je me fracasse à priori ! Que faire....? Peut-être qu'en y allant à quatre pattes ce sera plus prudent !

Bon c'est décidé ! Je tenais à récupérer ma peluche sinon je ne pourrais pas dormir l'esprit calme ! Je lançais un regard à Yuki, elle aussi m'observait avec ses yeux pétillants. Elle avait l'air très joyeuse aujourd'hui !

- Yuki. Ne bouge pas !

Je descendais donc de mon lit, enfin... J'avais glissé. Je ne sais pas comment. Me voilà donc tête a l'envers, en chandelle sur le sol. Ca commençais bien....

Mais je ne désespérais pas ! Après tout j'avais du descendre de mon lit c'est une grande épreuve ! Je basculais donc de côté pour enfin me remettre dans le bon sens. Parce que entre nous... C'est mieux quand on voit à l'endroit ! Donc, une fois que le monde s'était enfin remis dans le bon sens, je me décidais à enfin partir à la recherche de mon doudou !

Je me mis donc à genoux pour avancer, doucement, à mon rythme, sans tout casser pour une fois ! Mais je sentais que la catastrophe arrivait... Ce ne serait plus pour très longtemps.... Le calme avant la tempête n'est-ce pas...?

Je soupirai à mis chemin, désespérée et épuisée. C'est que faire le chemin lit-bureau était bien long quand on le faisait à genoux ! Je m'arrêtais un instant pour regarder derrière moi afin de vérifier que cette petite friponne de Yuki n'ait pas bougé d'un centimètre avant de me remettre en route.

Une fois à arrivée au bureau, je soufflais quelques secondes avant de à nouveau et bizarrement Yuki avait bougé........ Je commençais déjà à stresser plus... J'avais une difficulté en plus maintenant. Je ne devais rien casser etc... ET je devais empêcher Yuki de faire des bêtises..... Ma vie était absolument fabuleuse.

Bon du moment qu'elle ne bougeait plus je devais pouvoir me baisser prendre ma lapin et repartir vers mon lit ni vu ni connu ! C'était une opération risquée... Pourquoi je ne m'en rendais compte que maintenant ?! Enfin je m'en doutais un peu mais là j'assumais plus trop.

J'aurais du attendre Lalegün... J'AURAIS DU ATTENDRE QU'IL REVIENNE..........
Mais. Il était trop tard pour retourner en arrière alors que j'étais juste devant le bureau !

Je laissais donc Yuki juste à côté de moi et me baissais pour me faufiler sous le meuble. Je n'y voyais pas grand chose mais je savais désormais que si j'avais besoin de me cacher, me mettre sous un meuble fera l'affaire ! Peut-être pas sous le bureau de Lalegün, je tenais vraiment à ma vie.

Chacun, arrivé à un certain moment, fait nouvelle peau. C'est ce qui était arrivé à Lalegün depuis peu de temps.
La mauvaise humeur était son nouvel état permanent.
Bien sûr, il était toujours souriant et riait presque autant qu'avant. Mais quelque chose avait changé. L'équilibre semblait plus fragile. Il ne disait plus bonjour qu'à quelques personnes qu'il connaissait bien, et il comprenait bien mieux le fait - voir même le besoin - de dire du mal d'autrui. Aussi, bien qu'il n'eut jamais supporté la frustration, maintenant il ne s'énervait plus. Une ombre passait sur son visage et il se promettait que le fautif s'en mordrait les doigts.

Ce jour-là, après les cours, il avait fait un petit arrêt sur le toit pour travailler le mélodica, avec lequel il n'avait suffisamment fait connaissance. Il faisait de la préférence avec ses instruments, et ce n'était pas bien. Le garçon voulait se familiariser avec ceux qu'il avait mal-aimés jusqu'à présent. Pas d'injustice envers eux ; il les aimait tant, voulait se rattraper et serait pardonné. Certains n'avaient même pas encore de nom - le petit instrument à vent faisait partie de ceux-ci. Mais, faute d'inspiration, il le baptiserait plus tard. Rien ne pressait, il le garderait longtemps auprès de lui, de toute façon.
Après avoir joué tout son saoul, il prit la décision de retourner vers sa chambre. Ce n'était pas comme s'il avait mieux à faire.
L'automne approchant, l'air se faisait frais, et il fut heureux de goûter à la tiédeur du petit logement.

- Sekai ? Qu'est-ce qui se passe ?

L'oeil grand, sans comprendre, il observait sa petite colocataire aux cheveux bleus terrée sous le bureau, pour des raisons encore bien obscures. Elle était rigolote Sekai, il l'aimait bien. Ils se ressemblaient un peu. Enfin, elle ressemblait surtout au Lalegün qui était en train de changer. Interloqué et un chouilla amusé, il haussa le sourcil en refermant la porte dans son dos.

J'y suis presque ! Encore un tout petit peu et-

- Sekai ? Qu'est-ce qui se passe ?

Je me redresse immédiatement me cognant évidement la tête sur le bord du bureau. Evidement je l'avais senti passer ! J'avais percuté le meuble avec une telle violence !

D'ailleurs un objet avait décidé de tomber... Bah oui ! Sinon c'est pas drôle ! Clairement, j'avais VRAIMENT peur de savoir qu'est-ce qui avait bien pu se fracasser sur le sol... Sans compter que j'étais surprise d'entendre cette voix, je ne m'y attendais pas.

Il m'avait posé la question comme ça, je ne l'avais même pas entendu rentrer ! Enfin qu'il prévienne ou non qu'il est rentré je me serais à coup sur effrayée et l'issu aurait été la même que maintenant. J'étais persuadée qu'il me faudrait moins de temps pour récupérer ma peluche !

Pendant ce temps , mon cœur battait à toute vitesse j'avais l'impression qu'il allait exploser au moindre petit mot de plus. Par pitié dites moi que ce n'est pas la personne à qui je pense....

Me frottant la tête je me tourne lentement, tellement lentement qu'un escargot aurait eu le temps de faire dix fois l'aller retour entre mon lit et le bureau !

- Je-euh-je-j'étais-enfin-je....... Je voulais juste récupérer ma peluche ! S'il te plait t'énerve pas Lalegün j'ai vraiment fait attention à ne rien faire tomber et j'ai-

Je m'arrêtais net. J'étais effrayée à l'idée de voir ce qui avait bien pu tomber du meuble. Qu'est-ce que j'avais bien pu oublier de prendre en compte? Je fermais les yeux visualisant le bureau vu de mon lit.
Alors il y avait des livres, une trousse et.... Des instruments..............................

Je voudrais retourner en arrière j'avais tellement peur du regard qu'il pouvait me lancer ! Que dis-je il devait me foudroyer me lancer un regard noir !

J'allais mourrir il n'y avait aucune autre destinée ! J'en avais les larmes aux yeux. J'aurais jamais dû m'aventurer là ! Pourquoi j'ai fait çaaaaa POUR-QUOI ?!

J'aurais dû attendre son retour et lui demander gentiment s'il pouvait me rendre ma peluche ... Au lieu de quoi mademoiselle Sekai a voulu se débrouiller seule ! Bravo à toi Sekai vraiment !

J'allais pleurer. Je m'en voulais à un point. Je tremblais de partout et sentais mon estomac se nouer. Et BIM BAM BOUM mes larmes coulaient sur mes joues fabuleuuuux !

- Je suis tellement desoleeeeee tu vas me haïr tu pourras jamais me pardonner mais si je-je pouvais me-me-me rattraper d'une manière ou-ou d'une autre... Je suis tellemeeeeent desoleeeee

J'aurais bien aimé disparaître dans le néant ! Je m'en voulais tellement... J'aurais pas dû ! J'aurais pas dû ! Pourquoi je suis si bête ?! Lhkgiglhl.

La scène, sous ses yeux ébahis, se déroula comme au ralenti. Il avait presque sursauté quand sa colocataire s'était cogné la tête. Puis il avait vu l'objet tomber. Il n'avait pas osé bouger. Pas osé dire quoi que ce soit. Ce n'était pas possible, il devait s'agir d'un rêve ou d'une énorme blague. Une illusion d'optique. Il ne se sentait déjà pas d'assez mauvaise humeur comme ça, non. Il fallait en plus qu'on détruise l'une des pièces les plus rares de sa collection. Son précieux harmonica de verre, qu'il ne possédait pas depuis si longtemps, mais qu'il admirait par sa composition et les sons si particuliers qui pouvait s'en dégager. Il avait même songer à commencer à se familiariser avec cette après-midi.
Là, c'était sûr : le sort était contre lui.

Il sentait la crise de nerfs venir. Il tenta de lutter. Il n'écouta ni ne vit les jérémiades de Sekai. Il avança vers les morceaux de verre, se pencha et en saisit un entre ses doigts, le regard sombre. Puis il leva les yeux vers la jeune fille. Elle était encore plus petite que lui, minuscule. Il resta une bonne dizaine de secondes là, sans parler, sans bouger, le temps comme suspendu. Il avait envie de lui mettre une énorme gifle. Pour lui dire d'arrêter de pleurer parce que les sanglots étaient une sérénade qui n'avait à l'oreille rien de plaisant, parce que sa voix lui vrillait les tympans et parce qu'il ne le lui pardonnerait jamais. Mais Lalegün ne dit rien de tout cela. Elle lui faisait un peu pitié, à vrai dire. Peut-être restait-il trop de bonté en lui.

- Sors.

Il prit une grande inspiration pour se calmer. Elle eut l'effet inverse ; il haussa le ton.

- Sors de là ou je te promets que tu vas le regretter !

Le voir proférer de telles paroles n'aurait usuellement rien eut d'impressionnant. Mais il émanait de lui une telle colère, une telle haine qui débordait de ses yeux, qu'il lui sembla gagner en crédibilité. D'autant plus que son adversaire n'était pas bien dure à cuire, et que peut-être, son rang lui conférait une certaine autorité. En tous cas, si elle discutait, il allait faire un véritable malheur.

- Sors.

Je suis morte. Clairement. Dans son regard je vois toute la haine qu'il éprouvait en ce moment même.

Je sentais mon cœur se serait j'avais l'impression qu'il allait explosait d'une seconde à l'autre, visiblement m'excuser encore et encore ne servirait à rien sans compter que les larmes qui embrumaient mes yeux devaient très probablement le mettre encore plus en colère... Il suffisait d'entendre ce soupir qu'il avait lâché...

- Sors de là ou je te promets que tu vas le regretter !

Je peux vous assurer que l'air de rien Lalegün pouvait être aussi effrayant que le professeur de musique....!

Je m'en voulais tellement ! Je me relevais alors immédiatement et courais vers la porte.

- Je suis vraiment désolée Lalegün je me ferai pardonner promis !

Oui je me ferai pardonner ! J'allais chercher un travail et lui racheter un harmonica !

Suite à ces paroles je sortais de la chambre. Dehors je me laissais glisser contre le mur, je devais chercher comment gagner assez pour pouvoir lui en racheter un au plus vite !

Si je ne réussissais pas je m'en voudrais à vie ! Déjà comme ça je m'en veux beaucoup....

Je regardais le mur en face toujours en étant en position assise jambes contre moi. Où pourrais-je trouver un travail...? Déjà je vais commencer par mettre l'argent que le lycée nous donne par mois de côté ! Ensuite je me demande bien qui accepterait de prendre une lycéenne comme moi...

Personne ne pouvait alors que Je tenait à peine debout... Sans parler de ma maladresse...

Raaaah j'allais devoir chercher tres sérieusement ! Je soupirai en attendant je vais rester assise ici jamais je n'oserai rentrer et regarder Lalegün en face... D'ailleurs juste savoir quil était à l'intérieur me mettait très mal a l'aise... J'espère qu'un jour il me pardonnera...

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