Kaarasu Takami

Kaarasu est une personne assez dure à suivre. D’un naturel joyeux et insouciant aux premiers abords, c’est quelqu’un qui adore énerver pour son simple plaisir. Il donne souvent des surnoms, et aime beaucoup jouer directement dans le point faible des gens qu’il rencontre –une fois ce dernier découvert-. Il est très curieux et aime se renseigner sur tous ceux qu’il côtoie, histoire de savoir réellement à qui il a à faire. Sinon, c’est un jeune homme au tempérament instable, passant souvent su sourire au mépris et à l’hostilité. Il est du genre impatient et déteste plus que tout s’ennuyer. Pour lui, tout est prétexte au jeu, au pari ou au divertissement. Il est doté d’un impressionnant sadisme et d’une imagination macabre, mais habituellement, il essaie de ne pas trop faire des victimes de ses élèves.
et Sur le plan du physique, Kaarasu est un jeune homme assez séduisant, sans avoir une beauté qui vous foudroie d’un simple regard. Ses cheveux sont d’un brun très sombre et coiffé dans un « parfait » désordre propre à lui. Ses yeux, d’un rouge cuivré, sont souvent cernés car il dort très peu, et rehaussés de fines lunettes à monture noire qu’il doit porter de temps à autre pour corriger sa vision. Il n’est pas de carrure très grande ni remarquablement musclé, n’étant pas du genre sportif, mais ça lui convient car cela lui permet d’être plus vif et agile. Il est généralement vêtu de couleurs sombres et de tissus unis, plutôt sobres. Il n’aime pas trop attirer l’attention et préfère lorsqu’il peut facilement se fondre dans une foule.

Kaarasu est né dans une famille absolument banale. Ses parents, n’ayant jamais rien connu d’autre que l’île de Xényla, étaient des citoyens humbles et modèles. Les Takami vivaient modestement, dans une maison fade et dépourvue de chaleur. Leur principal but dans la vie semblait de ne pas trop se faire remarquer.

Vers l’âge de 6 ans, Kaarasu, qui était leur seul enfant, commença à faire des crises de paniques une fois la nuit tombée. Selon lui, lorsqu’il était seul dans sa chambre, des monstres apparaissaient dans l’obscurité et cherchaient à s’en prendre à lui. Croyant ce comportement normal pour un jeune enfant, les parents n’en firent pas trop de cas. Ces terreurs nocturnes persistèrent, cependant, durant un très long moment, si bien que monsieur et madame Takami se mirent à s’inquiéter. Ils emmenèrent Kaarasu consulter un médecin. Selon lui, le petit garçon présentait les symptômes d’un trouble pouvant être qualifié de « schizophrénie infantile ».  

« S’il était venu d’une famille possédant des dons de mentalistes, nous aurions pu nous pencher sur la question d’un éventuel pouvoir. Mais comme tous ses ancêtres ont été pourvus de pouvoirs de nymphes, l’hypothèse des hallucinations demeure la plus plausible. »

Il fut donc renvoyé chez lui avec des médicaments supposé atténuer la violence et l’intensité de ces visions. Ces comprimés eurent pour seul effet de rendre le jeune garçon complètement apathique et détaché de tout. Il passait tout son temps enfermé dans sa chambre, dans les ténèbres les plus épais. Souvent, en passant devant sa porte close, ses parents pouvaient l’entendre marmonner seul, ce qui leur fit développer une certaine frayeur chronique par rapport à leur fils. Kaarasu devenait pour eux, de moins en moins un enfant, et de plus en plus une malédiction.

Un jour, Haruka Takami vint cogner à la porte de son fils pour lui apporter à manger. Comme il ne répondait pas, elle ouvrit la porte et se glissa à l’intérieur. Dans le noir complet, elle eut peur de trébucher et de renverser les assiettes, alors sa main se porta naturellement à l’interrupteur mural.

« N’ALLUME PAS LA LUMIÈRE ! »

Aussitôt, des rubans de noirceur s’enroulèrent autour des bras et de la gorge d’Haruka qui lâcha un hurlement effroyable. Elle fut tirée vers l’arrière et plaqué contre le mur opposé. Elle sentit qu’elle commençait à suffoquer et ses yeux s’agrandirent d’horreur en voyant les ombres dont la forme inquiétante rappelaient deux bras qui lui serraient le cou pour l’étrangler.

Alarmé par le cri de sa femme, Chizuro Takami se précipita dans la chambre et alluma la lumière, son cœur battant la chamade. Il vit alors son épouse retomber par terre, en larmes et à bout de souffle, et son fils, calmement assit sur son lit à l’autre extrémité de la pièce. Il semblait parfaitement stoïque, regardant avec détachement sa mère, puis son père.

« Je n’hallucine pas. » Leur dit-il simplement.

À partir de ce jour, les parents Takami firent tout ce qui était en leur pouvoir pour voir leur enfant le moins souvent possible. Dès qu’il eut l’âge pour, ils l’envoyèrent au lycée de Xényla, soulagés de ne plus l’avoir sous leur toit, et n’entrèrent alors que très peu en contact avec lui.

Contre toute attente, Kaarasu fut un élève très talentueux. Il aimait apprendre, faisait la plupart de ses devoirs et avait de très bons résultats. Il se passionnait notamment pour la littérature de tous les gens. C’était par contre, un jeune homme assez méchant avec les autres élèves. Manipulateur et hypocrite, il prenait plaisir à semer la discorde, créer des disputes dont on ne l’accusait jamais et observer la colère ou la tristesse qu’il causait chez les autres. Il n’avait pas vraiment d’amis, mais se complaisait dans cette solitude.  

Lorsqu’il eut terminé l’ensemble de ses études, son tempérament sadique était un peu calmé, et il commença à souffrir de cet isolement constant dans lequel il s’était lui-même plongé.  Il prit alors la décision de revenir au lycée Xényla, cette fois en tant qu’enseignant de sa matière favorite.