rencontre imprévue {ft charly}

Certains me demanderaient si je suis malade mais aujourd'hui, il s'agit d'une journée jogging. Et oui, même moi, Reine de Xényla, je peux me reposer un peu et profiter des maigres plaisirs de la vie. J'ai décidé que j'allais faire honneur à mon homme, sportif de nature. Voyez-vous, niveau sport je me suis toujours contentée du nécessaire : natation dès que l'envie m'en prend, parfois un peu de footing, mais jamais rien d'excessif. Cependant, j'ai remarqué que mon poids plume commence à flancher et même si nous sommes qu'en fin d'été, je sais que si je ne me bouge pas maintenant, je serais une baleine les fêtes passées. À côté d'Alexei le bien batti, je vais passer pour la clocharde du coin. Non merci.

Bref, tout ça pour dire qu'aujourd'hui j'ai enfilé baskets, débardeur et short de sport pour aller courir un peu. Sauf qu'il a bien fallu que je me décide un coin pour le faire, courir en ville, sur les trottoirs, on a fait mieux comme idée. J'ai donc sélectionné le parc dans le quartier Est et m'y suis rendue à pieds pour commencer l'exercice – j'ai profondément regretté dès que j'ai quitté le quartier Sud, je n'en pouvais déjà plus. Et donc, me voilà trotinant ou courrant – selon votre niveau d'endurance et votre perception de l'effort – dans les allées d'un parc où la plèbe a l'habitude de trainer. Enfin, je dis la plèbe mais il parait que la dernière fois, le célèbre couple Fujiwara y est venu faire une balade. Ces gens ont de bien drôles de goûts, ils devraient venir dans mon quartier, on y est bien mieux.

Mes pas foulent ce sol de terre, mes yeux fixent le chemin que je dois suivre tandis que mon souffle se démène pour m'apporter ma dose vitale d'oxygène. Je vais finir par mourir, je vous jure. Après avoir parcouru quelques mètres de plus, je m'effondre sur un banc, à moitié à l'agonie. Par l'Unique, si je dois faire ça tous les jours pour rester Miranda la fine demoiselle que l'on admire, j'ai pas fini de souffrir. Comment-il fait pour suivre le rythme, Alex ? Je soupire profondément avant de jeter un oeil à celui à côté de qui je me suis assise. Surprise, il s'agit de quelqu'un que je connais bien. La bouche en o, le souffle haletant et les yeux écarquillés, j'observe Charly May, ancien Processus devenu Liberté à la fin de l'année scolaire. En résumé, un traitre. En plus détaillé, un semi-traitre puisqu'il est allé chez nos alliés et non chez les Evasions ou les Passions. « Charly ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »

C'est pas comme si j'avais l'habitude de croiser mes étudiants tous les jours, quand même. « Enfin, quelle impolitesse, tu vas bien au moins ? » Tout ça dit avec une respiration pénible et alletante, mon mythe est brisé, quelle déchéance.